Après les très bons T.L. Barrett et 24 Carat Black, le label américain sort sur le marché un album inconnu d’un groupe non moins obscur : Father’s Children. On connaissait un album éponyme datant de 1979, très disco, mais avant celui-ci, pas la moindre trace d’enregistrements. Numero Group ressuscite le passé avec ce disque composé de morceaux du début des années 70. Les thèmes de l’album résonnent encore des émeutes qui ont dévasté Washington suite à l’assassinat de Martin Luther King en 1968 mais est aussi emprunt de prêches mystiques comme sur Kohoutek (nom d’une comète). Ce morceau est, par ailleurs, fortement inspiré du spoken word de Gil-Scott Heron. Les lignes de basse servent de fil conducteur au groove tout au long de l’album et sont enveloppées par des guitares tantôt bien fuzzy (Dirt and Grime) tantôt imbibées de groove (Universal Train). Les parties vocales sont soulful et profondes à souhait (Who's Gonna Save The World et Dirt and Grime) mais peuvent aussi avoir parfois la naïveté des voix des Delfonics (Linda). Que les amateurs de funk se rassurent, ils pourront se consoler avec Everybody's Got A Problem. Alors que le titre Father’s Children s’échappe vers des contrées étonnamment santanesques.
Numero Group connaît décidément bien son affaire et nous ressort encore une fois une bien bonne galette des oubliettes sonores.
Numero Group connaît décidément bien son affaire et nous ressort encore une fois une bien bonne galette des oubliettes sonores.