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Cette interview a été publié grâce à l'aimable autorisation du site : www.mjdatabank.com
Site consacré à Michael Jackson, créé en 2001.
Reconnu par: Sony BMG France / Raymone Bain (manager de MJ) et partenaire de MJ Licensing (produits officiels MJ) pour la France.
- Tous les fans habitant EN DEHORS des Etats-Unis peuvent commander un ou plusieurs magazines DIRECTEMENT sur le site Ebony / Jet (clients américains: 6$ / autres pays: 8$). Vous pouvez également y commander des anciens numéros (cliquez sur l'image ci-dessous).
A noter que Ebony est facilement trouvable en Ffrance dans les réseaux Relay et Maisons de la Presse ainsi que dans les boutiques spécialisées (librairies anglaises et américaines). N'hésitez pas à vous adresser à ces prestataires pour passer également commande.
En attendant la sortie "physique" du magazine Ebony (numéro de décembre 2007), MJ data bank vous propose de découvrir en exclusivité la pièce maîtresse de ce reportage 100% King of Pop : l'interview réalisée par le journaliste Bryan Monroe.
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Questions & Réponses : Michael Jackson selon ses propres mots par Bryan Monroe
En vous retrouvant assis à côté de Michael Jackson sur un sofa, vous êtes vite amenés à regarder au delà de son énigmatique teint pale, presque translucide. Vous comprenez vite que cette légende Afro-Américaine ne se résume pas à une question d'apparence. Plus qu'un homme de spectacle, plus qu'un chanteur ou danseur, ce père de trois enfants se révèle être un homme mature, sur de lui et recelant de créativité.
Michael Joseph Jackson a fait trembler la terre en décembre 1982 lorsqu'il a explosé sur la scène pop avec Thriller. Cet album riche, rythmé et à l'énergie contagieuse a permis aux Blancs de découvrir un talent que les Noirs connaissaient depuis des décennies, battant ainsi presque tous les records existant sur cette planète. Ce projet historique était en fait un autre pas [de géant] dans une carrière dans le monde du spectacle commencée 18 ans plus tôt avec ses frères, les Jackson 5.
Dans sa première interview de grande ampleur accordée à un magazine américain depuis 10 ans, et pour célébrer le 25 ème anniversaire de l'album Thriller, Jackson s'est posé avec l'équipe d'Ebony pour un entretien rare, intime et exclusif où il est question de la création de Thriller, de la prestation historique au show télé Motown 25, de sa paternité, de l'état actuel de l'industrie du disque et de la "force" derrière sa créativité.
Voici Michael Jackson, selon ses propres mots...
Michael Joseph Jackson a fait trembler la terre en décembre 1982 lorsqu'il a explosé sur la scène pop avec Thriller. Cet album riche, rythmé et à l'énergie contagieuse a permis aux Blancs de découvrir un talent que les Noirs connaissaient depuis des décennies, battant ainsi presque tous les records existant sur cette planète. Ce projet historique était en fait un autre pas [de géant] dans une carrière dans le monde du spectacle commencée 18 ans plus tôt avec ses frères, les Jackson 5.
Dans sa première interview de grande ampleur accordée à un magazine américain depuis 10 ans, et pour célébrer le 25 ème anniversaire de l'album Thriller, Jackson s'est posé avec l'équipe d'Ebony pour un entretien rare, intime et exclusif où il est question de la création de Thriller, de la prestation historique au show télé Motown 25, de sa paternité, de l'état actuel de l'industrie du disque et de la "force" derrière sa créativité.
Voici Michael Jackson, selon ses propres mots...
Q: Comment tout a commencé ?
R: Motown avait lancé la production d'un film, The Wiz... et il se trouvait que Quincy Jones s'occupait de la bande originale. J'avais déjà entendu parler de Quincy Jones avant. Quand j'habitais encore en Indiana, mon père achetait des albums de jazz, et dans mon enfance, je le connaissais comme un musicien de jazz.
Une fois que nous avions fait ce film - nous nous étions pas mal rapprochés pendant le tournage: il m'avait aidé à comprendre certains mots, il était comme un père pour moi - je l'ai appelé, de façon vraiment sincère - car je suis timide, et TOUT PARTICULIÈREMENT à cette époque, je n'arrivais même pas à regarder les gens en face quand ils s'adressaient à moi, je ne plaisante pas - et je lui ai di t: "Je suis sur le point d'enregistrer un album. Est-ce que... Tu pourrais me recommander quelqu'un qui serait intéressé par ce projet et qui voudrait travailler avec moi?" Il a réfléchi quelques secondes et dit: "Pourquoi pas MOI?" Je me suis dit: "Je me demande bien pourquoi je n'y avais pas pensé" Peut-être parce que je le voyais plus comme un père, avec ce côté jazzy. Après qu'il m'ait fait cette proposition, j'ai répondu "WOW, ce serait génial." Ce qui est bien avec Quincy c'est qu'il vous laisse faire votre truc. Il ne se met pas en travers.
Du coup le premier projet que je lui ai présenté correspond à ce que l'on retrouve sur Off The Wall, le premier album que nous avons enregistré ensemble. Rod Temperton - ce petit gars originaire de Wurms en Allemagne - nous a rejoint en studio, et il avait cette tuerie qui fait (il imite l'intro de Rock With You), avec ce refrain et cette mélodie, la chanson s'appelait Rock With You. J'ai fait: WOW! Quand j'ai entendu ça, je me suis dit: "Ok, je dois vraiment me mettre au travail à présent". Dès que Rod présentait un nouveau titre, je faisais de même. Cela a débouché sur une compétition amicale. J'adore travailler ainsi. J'avais lu que pendant la réalisation de Bambi ou d'un autre projet, Walt Disney réunissait des dessinateurs. Ils mettaient un cerf comme modèle sur le sol. Chaque artiste travaillait et au final ils se livraient à une vraie compétition. Et peu importe qui en était l'auteur, Walt choisissait le dessin le plus stylisé. Ce type d'exercice pousse l'artiste à fournir encore plus d'efforts. Donc quand Rod ramenait une chanson, je lui répondais, etc... C'est ainsi que nous avons créer ce fabuleux projet qu'est Off The Wall.
Q: Puis, après Off The Wall, au printemps 82, vous êtes retourné en studio pour travailler sur Thriller.
R: Après la sortie de Off the Wall, nous avions récolté tous ces numéros 1 - Don't Stop 'Til You Get Enough, Rock With You - She's Out Of My Life - Working Day And Night - et nous avions reçu une nomination pour un Grammy Award. Mais je n'étais pas content de la tournure des événements car je voulais faire plus, donner plus, y mettre plus de mon âme et de mon coeur.
Q: C'était donc une période de transition pour vous ?
R: Une transition TOTALE. Depuis mon enfance, j'étudie la composition. Et Tchaikovsky reste ma plus grande influence. Si vous prenez un album comme Casse-Noisettes, chaque chanson est une tuerie. Alors je me suis dit: "Pourquoi n'y a-t-il pas d'équivalent Pop?". Les gens avaient pris l'habitude de sortir des albums avec une bonne chanson, et le reste composé de faces-B, ou de chansons "pour albums". Je me suis demander pourquoi un album ne pouvait pas être constitué de morceaux qui seraient tous des hits, de façon à ce que les gens soient prêts à l'acheter s'ils sortaient tous en single.
J'ai toujours suivi ce raisonnement, sans en démordre. C'était mon but pour l'album à suivre. C'était l'idée principale. Je voulais être en mesure d'en sortir n'importe quelle chanson que nous souhaitions exploiter. J'ai travaillé dur pour cela.
Q: Concernant le processus créatif: est ce que vous planifiez les choses ou est-ce que cela venait comme ça?
R: Non, je planifiais certaines choses. Même si pas mal d'éléments sont venus de telle ou telle façon, consciemment, le projet était déjà conçu dans cet univers, et une fois que l'alchimie fait son entrée, alors la magie ne peut que surgir. C'est obligé. C'est comme rassembler certains éléments dans un hémisphère et voir la magie se produire de l'autre côté. C'est de la science. Et se retrouver là-dedans avec des personnes pleines de talent, c'est tout simplement merveilleux.
Quincy m'a collé un surnom, 'Smelly'. Steven Spielberg m'appelle ainsi également. A l'époque, il était très difficile de me faire dire des gros mots. J'en sors un peu plus aujourd'hui. Alors, quand je parlais d'une chanson, je disais qu'elle était 'smelly'. Cela voulait dire: "Elle est tellement bien que tu es totalement absorbé par elle". C'est pour cela qu'il m'appelait 'Smelly'.
Mais, oui, travailler avec Quincy était une chose merveilleuse. Il vous laisse expérimenter, faire votre truc, et il a assez de génie pour ne pas prendre le dessus sur la musique. Si un ingrédient doit être rajouté, il le rajoutera. Et il entend tous ces petits détails. Par exemple, pour Billie Jean, j'avais apporté la ligne de basse, la mélodie, et la composition globale. Après l'avoir écouté, il a placé un riff du meilleur effet...
On travaillait sur une chanson puis on se voyait chez lui. Nous écoutions le résultat, et il disait: "Smelly, laisse ce titre te parler". Je répondais: "Ok", Et il ajoutait: "Si la chanson a besoin de quelque chose, elle te le dira. Laisse la te parler". J'ai appris à faire ça. L'astuce est que pour être un bon compositeur, il ne faut pas composer. Il faut garder une distance. Il faut laisser de la place à Dieu. Et quand j'écris quelque chose et que je sens que c'est bon, je me mets à genoux, et je dis merci. Merci, Jehovah!
R: Motown avait lancé la production d'un film, The Wiz... et il se trouvait que Quincy Jones s'occupait de la bande originale. J'avais déjà entendu parler de Quincy Jones avant. Quand j'habitais encore en Indiana, mon père achetait des albums de jazz, et dans mon enfance, je le connaissais comme un musicien de jazz.
Une fois que nous avions fait ce film - nous nous étions pas mal rapprochés pendant le tournage: il m'avait aidé à comprendre certains mots, il était comme un père pour moi - je l'ai appelé, de façon vraiment sincère - car je suis timide, et TOUT PARTICULIÈREMENT à cette époque, je n'arrivais même pas à regarder les gens en face quand ils s'adressaient à moi, je ne plaisante pas - et je lui ai di t: "Je suis sur le point d'enregistrer un album. Est-ce que... Tu pourrais me recommander quelqu'un qui serait intéressé par ce projet et qui voudrait travailler avec moi?" Il a réfléchi quelques secondes et dit: "Pourquoi pas MOI?" Je me suis dit: "Je me demande bien pourquoi je n'y avais pas pensé" Peut-être parce que je le voyais plus comme un père, avec ce côté jazzy. Après qu'il m'ait fait cette proposition, j'ai répondu "WOW, ce serait génial." Ce qui est bien avec Quincy c'est qu'il vous laisse faire votre truc. Il ne se met pas en travers.
Du coup le premier projet que je lui ai présenté correspond à ce que l'on retrouve sur Off The Wall, le premier album que nous avons enregistré ensemble. Rod Temperton - ce petit gars originaire de Wurms en Allemagne - nous a rejoint en studio, et il avait cette tuerie qui fait (il imite l'intro de Rock With You), avec ce refrain et cette mélodie, la chanson s'appelait Rock With You. J'ai fait: WOW! Quand j'ai entendu ça, je me suis dit: "Ok, je dois vraiment me mettre au travail à présent". Dès que Rod présentait un nouveau titre, je faisais de même. Cela a débouché sur une compétition amicale. J'adore travailler ainsi. J'avais lu que pendant la réalisation de Bambi ou d'un autre projet, Walt Disney réunissait des dessinateurs. Ils mettaient un cerf comme modèle sur le sol. Chaque artiste travaillait et au final ils se livraient à une vraie compétition. Et peu importe qui en était l'auteur, Walt choisissait le dessin le plus stylisé. Ce type d'exercice pousse l'artiste à fournir encore plus d'efforts. Donc quand Rod ramenait une chanson, je lui répondais, etc... C'est ainsi que nous avons créer ce fabuleux projet qu'est Off The Wall.
Q: Puis, après Off The Wall, au printemps 82, vous êtes retourné en studio pour travailler sur Thriller.
R: Après la sortie de Off the Wall, nous avions récolté tous ces numéros 1 - Don't Stop 'Til You Get Enough, Rock With You - She's Out Of My Life - Working Day And Night - et nous avions reçu une nomination pour un Grammy Award. Mais je n'étais pas content de la tournure des événements car je voulais faire plus, donner plus, y mettre plus de mon âme et de mon coeur.
Q: C'était donc une période de transition pour vous ?
R: Une transition TOTALE. Depuis mon enfance, j'étudie la composition. Et Tchaikovsky reste ma plus grande influence. Si vous prenez un album comme Casse-Noisettes, chaque chanson est une tuerie. Alors je me suis dit: "Pourquoi n'y a-t-il pas d'équivalent Pop?". Les gens avaient pris l'habitude de sortir des albums avec une bonne chanson, et le reste composé de faces-B, ou de chansons "pour albums". Je me suis demander pourquoi un album ne pouvait pas être constitué de morceaux qui seraient tous des hits, de façon à ce que les gens soient prêts à l'acheter s'ils sortaient tous en single.
J'ai toujours suivi ce raisonnement, sans en démordre. C'était mon but pour l'album à suivre. C'était l'idée principale. Je voulais être en mesure d'en sortir n'importe quelle chanson que nous souhaitions exploiter. J'ai travaillé dur pour cela.
Q: Concernant le processus créatif: est ce que vous planifiez les choses ou est-ce que cela venait comme ça?
R: Non, je planifiais certaines choses. Même si pas mal d'éléments sont venus de telle ou telle façon, consciemment, le projet était déjà conçu dans cet univers, et une fois que l'alchimie fait son entrée, alors la magie ne peut que surgir. C'est obligé. C'est comme rassembler certains éléments dans un hémisphère et voir la magie se produire de l'autre côté. C'est de la science. Et se retrouver là-dedans avec des personnes pleines de talent, c'est tout simplement merveilleux.
Quincy m'a collé un surnom, 'Smelly'. Steven Spielberg m'appelle ainsi également. A l'époque, il était très difficile de me faire dire des gros mots. J'en sors un peu plus aujourd'hui. Alors, quand je parlais d'une chanson, je disais qu'elle était 'smelly'. Cela voulait dire: "Elle est tellement bien que tu es totalement absorbé par elle". C'est pour cela qu'il m'appelait 'Smelly'.
Mais, oui, travailler avec Quincy était une chose merveilleuse. Il vous laisse expérimenter, faire votre truc, et il a assez de génie pour ne pas prendre le dessus sur la musique. Si un ingrédient doit être rajouté, il le rajoutera. Et il entend tous ces petits détails. Par exemple, pour Billie Jean, j'avais apporté la ligne de basse, la mélodie, et la composition globale. Après l'avoir écouté, il a placé un riff du meilleur effet...
On travaillait sur une chanson puis on se voyait chez lui. Nous écoutions le résultat, et il disait: "Smelly, laisse ce titre te parler". Je répondais: "Ok", Et il ajoutait: "Si la chanson a besoin de quelque chose, elle te le dira. Laisse la te parler". J'ai appris à faire ça. L'astuce est que pour être un bon compositeur, il ne faut pas composer. Il faut garder une distance. Il faut laisser de la place à Dieu. Et quand j'écris quelque chose et que je sens que c'est bon, je me mets à genoux, et je dis merci. Merci, Jehovah!
"... Pour être un bon compositeur, il ne faut pas composer. Il faut garder une distance.
Il faut laisser de la place à Dieu."
Q: Quand avez-vous eu cette sensation pour la dernière fois?
R: Et bien, tout récemment. J'écris constamment. Quand vous savez que c'est bon, parfois vous avez l'impression que quelque chose arrive... Comme une gestation, une grossesse ou quelque chose qui y ressemble. Votre sensibilité est à son maximum, et vous sentez quelque chose venir, et, comme par magie, c'est là! C'est une explosion qui produit un effet si merveilleux, vous faîtes: WOW! C'est là! C'est comme ça que cela travaille en vous. C'est très beau. C'est un univers qui vous montre jusqu'où vous pouvez aller, à partir de ces 12 notes...
i[[Il écoute une première maquette de Billie Jean, jouée sur un iPhone.]]i
... Quand j'écris, je fais un brouillon assez brut, histoire de me rendre compte à quel point j'aime le refrain. Si ça fonctionne sur moi alors que ce n'est qu'une version dépouillée, je sais que ça va marcher... J'écoute ça, le tout à la maison. Puis, Janet, Randy et moi... Janet et moi faisons les "Whoo, Whoo... Whoo, Whoo..." Je fais ça à chaque fois, pour chaque chanson. C'est la mélodie... La mélodie est l'élément le plus important. Si la mélodie me plait, si la version brute fonctionne, alors je continue. Généralement, si ça sonne bien dans ma tête, ça rend bien une fois que je le matérialise. L'idée est de coucher sur bande la chanson et les sons que vous entendez dans votre tête.
Si vous prenez une chanson comme Billie Jean, la basse occupe une place majeure. Elle domine la chanson, c'est le [protagoniste] du morceau, c'est le riff principal qui saute aux oreilles. Capter la personnalité de ce riff et le faire sonner exactement comme vous l'envisagiez, cela demande beaucoup de temps et de travail. Écoutez, il y a 4 basses dedans, jouant chacune une personnalité différente, et c'est cela qui donne le personnage final. Cela demande beaucoup de travail.
Il faut laisser de la place à Dieu."
Q: Quand avez-vous eu cette sensation pour la dernière fois?
R: Et bien, tout récemment. J'écris constamment. Quand vous savez que c'est bon, parfois vous avez l'impression que quelque chose arrive... Comme une gestation, une grossesse ou quelque chose qui y ressemble. Votre sensibilité est à son maximum, et vous sentez quelque chose venir, et, comme par magie, c'est là! C'est une explosion qui produit un effet si merveilleux, vous faîtes: WOW! C'est là! C'est comme ça que cela travaille en vous. C'est très beau. C'est un univers qui vous montre jusqu'où vous pouvez aller, à partir de ces 12 notes...
i[[Il écoute une première maquette de Billie Jean, jouée sur un iPhone.]]i
... Quand j'écris, je fais un brouillon assez brut, histoire de me rendre compte à quel point j'aime le refrain. Si ça fonctionne sur moi alors que ce n'est qu'une version dépouillée, je sais que ça va marcher... J'écoute ça, le tout à la maison. Puis, Janet, Randy et moi... Janet et moi faisons les "Whoo, Whoo... Whoo, Whoo..." Je fais ça à chaque fois, pour chaque chanson. C'est la mélodie... La mélodie est l'élément le plus important. Si la mélodie me plait, si la version brute fonctionne, alors je continue. Généralement, si ça sonne bien dans ma tête, ça rend bien une fois que je le matérialise. L'idée est de coucher sur bande la chanson et les sons que vous entendez dans votre tête.
Si vous prenez une chanson comme Billie Jean, la basse occupe une place majeure. Elle domine la chanson, c'est le [protagoniste] du morceau, c'est le riff principal qui saute aux oreilles. Capter la personnalité de ce riff et le faire sonner exactement comme vous l'envisagiez, cela demande beaucoup de temps et de travail. Écoutez, il y a 4 basses dedans, jouant chacune une personnalité différente, et c'est cela qui donne le personnage final. Cela demande beaucoup de travail.
Vidéo : Billie Jean au 25ème anniversaire de la Motown
Q: Un autre grand moment reste votre prestation au show télé MOTOWN 25....
R: J'étais en train de travailler sur Beat It, et il se trouvait que je m'étais installé au studio Motown - j'avais quitté Motown depuis plusieurs années. Ils s'apprêtaient à produire une cérémonie pour célébrer les 25 ans de Motown, et Berry Gordy est venu me demander si je voulais en faire partie. Je lui ai répondu 'NON'. J'ai répondu non car j'avais d'autres idées pour Thriller. Berry a alors ajouté: "Mais c'est pour les 25 ans de Motown..." J'ai réfléchi et voilà ce que je lui ai proposé: "Je le ferai, mais à une seule condition: je veux chanter une chanson qui ne fait pas partie du catalogue Motown". Il a répondu: "Laquelle?", je lui ai dit: "Billie Jean". Il a accepté en ajoutant "Ok". Je l'ai repris: "Tu vas vraiment me laisser faire Billie Jean?" "Oui", m'a-t-il répondu.
C'est alors que j'ai réuni mes frères pour lancer les répétitions. On s'est mis à travailler notre numéro, en sélectionnant les chansons pour le medley. Mais pas seulement cela: il fallait aussi travailler les angles des caméras. Je réalise et monte tout ce que je fais. Chaque plan que vous voyez vient de moi. Laissez moi vous expliquer pourquoi je dois travailler ainsi: je place 5, non, 6 caméras. Lorsque vous êtes sur scène - et peu importe le cadre de cette performance - si vous ne faîtes pas une captation propre, les gens ne la verrons pas. C'est le média le plus égoïste au monde. Vous filmez CE QUE vous voulez montrer au public, QUAND vous souhaitez qu'il le voie, COMMENT vous voulez qu'il le voie, et quelle JUXTAPOSITION vous voulez qu'il regarde. Vous créez l'intégralité du sentiment de ce qui est présenté, à travers vos angles et vos plans. Parce que je sais ce que je veux voir. Je sais ce que je veux voir revenir à l'écran. Je connais l'émotion que j'ai ressentie pendant telle ou telle performance, et j'essaie de recapturer cela en assurant le montage.
Q: Depuis combien de temps créez-vous tous ces éléments?
R: Depuis que je suis petit, avec mes frères. Mon père avait l'habitude de dire: "Montre leur, Michael, Montre leur".
Q: Étaient-ils jaloux de cela?
R: Ils ne l'ont jamais montré à l'époque, mais cela a du être difficile, parce que je ne recevais jamais de fessée pendant les répétitions et les entraînements [Rires]. Mais j'avais souvent des problèmes après [Rires]. C'est vrai, c'est après le travail que je recevais des corrections. Mon père nous faisait répéter avec une ceinture à la main. Il ne fallait pas faire de faux pas. Mon père était un génie en ce qui concernait la façon de gérer la scène, de s'occuper du public, d'anticiper le prochain enchaînement, ou encore de ne jamais montrer au public que vous souffrez, ou que quelque chose ne va pas. Il était incroyable dans ce domaine.
Q: C'est ainsi que vous avez non seulement acquis votre sens des affaires, mais également le contrôle de tous les aspects de ce métier?
R: Oui, absolument. Mon père, l'expérience; mais j'ai beaucoup appris de mon père. Quand il était jeune, il faisait partie d'un groupe, les Falcons. Ils venaient à la maison et ils jouaient tout le temps. Nous baignions constamment dans la musique. C'est quelque chose de très ancré, de culturel chez les Noirs: vous poussez les meubles, vous montez le son... Et quand vous recevez du monde, tout le monde se met au milieu de la pièce, et vous devez montrer ce que vous savez faire. J'adorais ça.
"Je réalise et monte tout ce que je fais.
Chaque plan que vous voyez vient de moi".
Q: Est-ce que vos enfants font cela aujourd'hui?
R: Oui, mais ils sont timides. Ils le font pour moi quelques fois.
R: J'étais en train de travailler sur Beat It, et il se trouvait que je m'étais installé au studio Motown - j'avais quitté Motown depuis plusieurs années. Ils s'apprêtaient à produire une cérémonie pour célébrer les 25 ans de Motown, et Berry Gordy est venu me demander si je voulais en faire partie. Je lui ai répondu 'NON'. J'ai répondu non car j'avais d'autres idées pour Thriller. Berry a alors ajouté: "Mais c'est pour les 25 ans de Motown..." J'ai réfléchi et voilà ce que je lui ai proposé: "Je le ferai, mais à une seule condition: je veux chanter une chanson qui ne fait pas partie du catalogue Motown". Il a répondu: "Laquelle?", je lui ai dit: "Billie Jean". Il a accepté en ajoutant "Ok". Je l'ai repris: "Tu vas vraiment me laisser faire Billie Jean?" "Oui", m'a-t-il répondu.
C'est alors que j'ai réuni mes frères pour lancer les répétitions. On s'est mis à travailler notre numéro, en sélectionnant les chansons pour le medley. Mais pas seulement cela: il fallait aussi travailler les angles des caméras. Je réalise et monte tout ce que je fais. Chaque plan que vous voyez vient de moi. Laissez moi vous expliquer pourquoi je dois travailler ainsi: je place 5, non, 6 caméras. Lorsque vous êtes sur scène - et peu importe le cadre de cette performance - si vous ne faîtes pas une captation propre, les gens ne la verrons pas. C'est le média le plus égoïste au monde. Vous filmez CE QUE vous voulez montrer au public, QUAND vous souhaitez qu'il le voie, COMMENT vous voulez qu'il le voie, et quelle JUXTAPOSITION vous voulez qu'il regarde. Vous créez l'intégralité du sentiment de ce qui est présenté, à travers vos angles et vos plans. Parce que je sais ce que je veux voir. Je sais ce que je veux voir revenir à l'écran. Je connais l'émotion que j'ai ressentie pendant telle ou telle performance, et j'essaie de recapturer cela en assurant le montage.
Q: Depuis combien de temps créez-vous tous ces éléments?
R: Depuis que je suis petit, avec mes frères. Mon père avait l'habitude de dire: "Montre leur, Michael, Montre leur".
Q: Étaient-ils jaloux de cela?
R: Ils ne l'ont jamais montré à l'époque, mais cela a du être difficile, parce que je ne recevais jamais de fessée pendant les répétitions et les entraînements [Rires]. Mais j'avais souvent des problèmes après [Rires]. C'est vrai, c'est après le travail que je recevais des corrections. Mon père nous faisait répéter avec une ceinture à la main. Il ne fallait pas faire de faux pas. Mon père était un génie en ce qui concernait la façon de gérer la scène, de s'occuper du public, d'anticiper le prochain enchaînement, ou encore de ne jamais montrer au public que vous souffrez, ou que quelque chose ne va pas. Il était incroyable dans ce domaine.
Q: C'est ainsi que vous avez non seulement acquis votre sens des affaires, mais également le contrôle de tous les aspects de ce métier?
R: Oui, absolument. Mon père, l'expérience; mais j'ai beaucoup appris de mon père. Quand il était jeune, il faisait partie d'un groupe, les Falcons. Ils venaient à la maison et ils jouaient tout le temps. Nous baignions constamment dans la musique. C'est quelque chose de très ancré, de culturel chez les Noirs: vous poussez les meubles, vous montez le son... Et quand vous recevez du monde, tout le monde se met au milieu de la pièce, et vous devez montrer ce que vous savez faire. J'adorais ça.
"Je réalise et monte tout ce que je fais.
Chaque plan que vous voyez vient de moi".
Q: Est-ce que vos enfants font cela aujourd'hui?
R: Oui, mais ils sont timides. Ils le font pour moi quelques fois.
Q: En parlant du monde du spectacle: MTV ne jouait aucune vidéo d'artistes Noir. A quel point cela a été dur pour vous?
R: Ils disaient qu'ils ne passaient pas de videos d'[artistes Noirs]. Cela m'a brisé le coeur, mais en même temps cela a déclenché quelque chose en moi. Je me disais: "Il faut que je fasse quelque chose... je refuse d'être ignoré". Alors, oui, pour Billie Jean, ils ont dit qu'ils "n'allaient pas la diffuser".
Mais lorsqu'is l'ont fait, cela leur a donné une audience record. Après cela, ils me demandaient TOUT ce que j'avais à proposer. C'est eux qui frappaient à notre porte. Puis Prince est arrivé, et MTV lui a ouvert ses portes, ainsi qu'aux aurtes artistes noirs. Au départ cette chaîne ne jouait que du Heavy Metal 24h/ 24. Juste un mélange d'images folles...
Ils sont venus me voir dans le passé à plusieurs reprises en disant: "Michael, sans toi, il n'y aurait pas de MTV". Ils me l'ont répété, sans arrêt, en privé. J'en conclus qu'ils ne l'avaient pas entendu à l'époque... Mais je suis sur qu'ils me l'ont dit sans aucune aigreur ou arrière pensée [Rires].
Q: Cela a vraiment donné naissance à une ère nouvelle et moderne pour la vidéo...
R: Je me rappelle avoir regardé les débuts de MTV. Je n'oublierai jamais ça: mon frère Jackie me disait: "Michael, il faut que tu regardes cette chaîne. Mon Dieu, c'est l'idée du siècle. Ils diffusent de la musique 24 heures par jour... 24 heures par jour!". Je lui ai dit: "Regardons cela". Je m'asseois, je regarde, et me dis: "Si seulement ils pouvaient rendre ces vidéos plus divertissantes, avec une histoire, et plus de danse, je sus sûr que les gens aimeraient encore plus cette chaîne". J'ai alors réfléchi et me suis dit que le jour où je ferai quelque chose, ce projet devrait comporter une histoire, avec un début, un milieu et une fin - pour que le spectateur puisse suivre un fil conducteur. Il en faut un, de cette façon, quand vous regardez cette vidéo, vous cherchez à savoir ce qui va arriver ensuite. C'est ainsi que j'ai fait différentes expériences avec Thriller, The Way You Make Me Feel, BAD et Smooth Criminal, en me focalisant sur la réalisation et l'écriture.
Q: Que pensez-vous des clips et de l'industrie du disque aujourd'hui?
R: [Cette industrie] arrive à un carrefour. Elle est en pleine transformation. Les gens sont un peu perdus: qu'est-ce qui nous attend, comment distribuer et vendre la musique? Je pense qu'internet a définitivement changé la donne. C'est tellement puissant, et les gosses en sont fous. Le monde entier se trouve devant eux, à un click de souris. Tout ce qu'ils souhaitent savoir, les gens avec qui ils veulent communiquer, toute la musique, tous les films... Ce truc nous fait tous repartir pour un tour. En ce moment, tous ces contrats et accords avec Starbucks et Wal-Mart, je ne sais pas si c'est la bonne réponse. A mon sens, la solution reste de proposer de la musique phénoménale. Se contenter de toucher le grand public. Je pense que les gens continuent de chercher. Il n'y a pas de réelle révolution musicale en ce moment également. Mais lorsque cela arrivera, les gens briseront un mur pour y parvenir. Car avant Thriller, c'était à peu près la même chose. Les gens n'achetaient PAS de disques. Thriller a ramené les gens chez les disquaires. Donc, quand cela arrive, cela arrive.
R: Ils disaient qu'ils ne passaient pas de videos d'[artistes Noirs]. Cela m'a brisé le coeur, mais en même temps cela a déclenché quelque chose en moi. Je me disais: "Il faut que je fasse quelque chose... je refuse d'être ignoré". Alors, oui, pour Billie Jean, ils ont dit qu'ils "n'allaient pas la diffuser".
Mais lorsqu'is l'ont fait, cela leur a donné une audience record. Après cela, ils me demandaient TOUT ce que j'avais à proposer. C'est eux qui frappaient à notre porte. Puis Prince est arrivé, et MTV lui a ouvert ses portes, ainsi qu'aux aurtes artistes noirs. Au départ cette chaîne ne jouait que du Heavy Metal 24h/ 24. Juste un mélange d'images folles...
Ils sont venus me voir dans le passé à plusieurs reprises en disant: "Michael, sans toi, il n'y aurait pas de MTV". Ils me l'ont répété, sans arrêt, en privé. J'en conclus qu'ils ne l'avaient pas entendu à l'époque... Mais je suis sur qu'ils me l'ont dit sans aucune aigreur ou arrière pensée [Rires].
Q: Cela a vraiment donné naissance à une ère nouvelle et moderne pour la vidéo...
R: Je me rappelle avoir regardé les débuts de MTV. Je n'oublierai jamais ça: mon frère Jackie me disait: "Michael, il faut que tu regardes cette chaîne. Mon Dieu, c'est l'idée du siècle. Ils diffusent de la musique 24 heures par jour... 24 heures par jour!". Je lui ai dit: "Regardons cela". Je m'asseois, je regarde, et me dis: "Si seulement ils pouvaient rendre ces vidéos plus divertissantes, avec une histoire, et plus de danse, je sus sûr que les gens aimeraient encore plus cette chaîne". J'ai alors réfléchi et me suis dit que le jour où je ferai quelque chose, ce projet devrait comporter une histoire, avec un début, un milieu et une fin - pour que le spectateur puisse suivre un fil conducteur. Il en faut un, de cette façon, quand vous regardez cette vidéo, vous cherchez à savoir ce qui va arriver ensuite. C'est ainsi que j'ai fait différentes expériences avec Thriller, The Way You Make Me Feel, BAD et Smooth Criminal, en me focalisant sur la réalisation et l'écriture.
Q: Que pensez-vous des clips et de l'industrie du disque aujourd'hui?
R: [Cette industrie] arrive à un carrefour. Elle est en pleine transformation. Les gens sont un peu perdus: qu'est-ce qui nous attend, comment distribuer et vendre la musique? Je pense qu'internet a définitivement changé la donne. C'est tellement puissant, et les gosses en sont fous. Le monde entier se trouve devant eux, à un click de souris. Tout ce qu'ils souhaitent savoir, les gens avec qui ils veulent communiquer, toute la musique, tous les films... Ce truc nous fait tous repartir pour un tour. En ce moment, tous ces contrats et accords avec Starbucks et Wal-Mart, je ne sais pas si c'est la bonne réponse. A mon sens, la solution reste de proposer de la musique phénoménale. Se contenter de toucher le grand public. Je pense que les gens continuent de chercher. Il n'y a pas de réelle révolution musicale en ce moment également. Mais lorsque cela arrivera, les gens briseront un mur pour y parvenir. Car avant Thriller, c'était à peu près la même chose. Les gens n'achetaient PAS de disques. Thriller a ramené les gens chez les disquaires. Donc, quand cela arrive, cela arrive.
Q: Qui vous impressionne ?
R: En tant qu'artiste, j'aime beaucoup ce que fait Ne-Yo. Il est très "Michael Jackson" en même temps. Mais c'est ce que j'aime chez lui. Je trouve que ce gars a compris comment fonctionne l'écriture d'une chanson.
Q: Est-ce que vous travaillez avec ces jeunes artistes?
R: Bien entendu. Je suis du genre à ne pas accorder d'importance à l'origine d'une chanson, qu'elle vienne du facteur ou du gars qui balaie le plancher. Si c'est une bonne chanson, c'est une bonne chanson. La plupart des meilleures idées viennent de gens ordinaires, qui se disent simplement: "Pourquoi n'essaies-tu pas ceci, ou cela ?" Chris Brown assure, pareil pour Akon.
Je souhaite toujours faire de la musique qui inspire ou influence une autre génération. Vous voulez voir votre oeuvre vivre, que ce soit une sculpture, une peinture, ou une chanson. Comme disait Michel Ange: "Je sais que le créateur partira un jour, mais son oeuvre lui survivra. C'est pour cela que pour échapper à la mort, je tente d'attacher mon âme à ma musique". Je pense la même chose. Je me donne entièrement à mon travail. Je veux que mon oeuvre vive.
Q: Cela fait de quoi de savoir que vous avez changé l'histoire? Vous y pensez beaucoup?
R: Oui, souvent. Je suis heureux de voir que nous avons ouvert des portes, que ce travail a fait avancer des choses. Partir en tournée, dans le monde entier, voir l'influence de cette musique dans les stades. Quand vous regardez au loin une fois sur scène, aussi loin que votre oeil vous le permet, c'est incroyable de voir tous ces gens. C'est un sentiment merveilleux, mais ce n'est pas venu sans douleur.
Q: C'est à dire?
R: Quand vous être au sommet de votre art, le premier dans votre domaine, les gens viennent vers vous. C'est là que ça se passe, peu importe qui se trouve au sommet, vous cherchez à vous en rapprocher.
Mais je me sens reconnaissant: tous ces numéros 1, les plus grands albums, tous ces records. Je me sens toujours reconnaissant. Je suis quelqu'un qui avait l'habitude de s'asseoir dans le salon pour écouter mon père jouer Ray Charles. Ma mère me réveillait à 3 heures du matin, en me disant: "Il passe à la télé, il passe à la télé!" Je courrais jusqu'au poste et je regardais James Brown, je me disais: "Voilà ce que je veux faire".
Q: Peut-on en attendre plus de Michael Jackson?
R: J'écris beaucoup de choses en ce moment. Je suis en studio tous les jours. J'ai toujours pensé que le rap deviendrait plus universel dès qu'il se mettrait à inclure des mélodies, parce que tout le monde ne parle pas Anglais [Rires]. Dans le cas inverse, cela vous limite à votre pays. Mais quand vous tenez une mélodie, et que tout le monde peut la fredonner, alors cela touche tout le monde, de la France au Moyen Orient - Partout ! Tout le monde doit être en mesure de fredonner cette chanson, du fermier en Irlande en passant par la femme de ménage qui nettoie les toilettes à Harlem aux mômes qui claquent des doigts. Tu dois être capable de la fredonner.
"Comme disait Michel Ange: "Je sais que le créateur partira un jour, mais son oeuvre lui survivra"".
Q: Vous allez avoir 50 ans. Pensez-vous faire cela à 80 ans?
R: En fait, humm, non. Pas comme James Brown ou Jackie Wilson. Ils ont tiré sur la corde, et se sont tués. A mon humble avis, j'aurais aimé que James Brown lève le pied et se repose un peu plus pour mieux apprécier tout son travail.
Q: Repartirez-vous en tournée?
R: Les longues tournées ne m'intéressent pas. Mais ce qui me plait dans les tournées, c'est cette merveilleuse opportunité d'aiguiser son habileté et ses compétences. C'est pour cela que j'aime Broadway, et c'est pour cela que beaucoup d'acteurs se tournent vers Broadway, cela leur permet de se perfectionner. C'est vraiment ça. Cela prend des années pour devenir un bon "Entertainer". Des années. Vous ne pouvez pas sortir un gars de l'ombre comme ça et le jeter sur scène en espérant le voir se mesurer à une autre personne. Cela ne fonctionnera jamais. Et le public le sait. Il le voit. La façon dont un artiste bouge sa main, son corps, tient son micro, la façon de saluer. Le public le voit de suite.
Stevie Wonder est un prophète de la musique. Il fait partie des gens que je dois citer. J'avais l'habitude de dire: "Il faut que j'écrive plus". Je me rappelle avoir observé tous ces producteurs: Gamble & Huff, Hal Davis & The Corporation. Je les regardais écrire tous ces titres pour les Jackson 5 et je voulais vraiment étudier cette "anatomie". Mais très souvent, ils nous faisaient venir quand tout était prêt, nous n'avions plus qu'à chanter. Cela m'agaçait parce que je voulais les voir créer la chanson. Alors ils m'ont donné ABC, I Want You Back ou The Love You Save une fois que les chansons étaient terminées, pour que je puisse les étudier et travailler.
Stevie Wonder me laissait littéralement m'asseoir comme une mouche posée sur le mur. J'ai assisté aux sessions de Songs In The Key Of Life, ainsi que d'autres chansons légendaires. Pareil avec Marvin Gaye... Ce sont des personnes qui venaient à la maison pour jouer au basket ball le week end avec mes frères. Nous étions toujours fourrés ensemble. Lorsque vous avez l'occasion de voir comment on travaille cette science, d'étudier l'anatomie, la structure et de voir comment tout cela fonctionne, c'est tout bonnement merveilleux.
Q: Vous jouez sur une scène internationale. Comment voyez-vous le monde actuel?
R: Je me sens extrêmement concerné par l'engagement contre le réchauffement de la planète. Je sais que cela allait arriver, mais j'espérais que les dirigeants allaient sensibiliser l'opinion plus tôt. Mais il n'est jamais trop tard. On décrit de phénomène comme un train lancé à vive allure, et qu'on ne peut arrêter. Il faut s'en occuper aujourd'hui. C'est ce que j'ai essayé de faire avec des chansons comme Earth Song, Heal The World et We Are The World, dans le but de sensibiliser les gens. J'aimerais qu'ils écoutent chaque mot.
Q: Que pensez-vous de la prochaine élection présidentielle? Hillary, Barack?
R: Pour tout vous dire, je ne suis pas ces histoires. Les hommes ne sont pas là pour résoudre les problèmes du monde. Ils ne peuvent pas le faire. C'est ainsi que je le vois. C'est au dessus de nous. Nous n'avons aucun contrôle sur les terres, et elles tremblent. Nous n'avons aucun contrôle sur les océans, et nous avons des tsunamis. Nous n'avons aucun contrôle sur le ciel, et il y a des tempêtes. Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Je pense que les hommes doivent en tenir compte. Je souhaite qu'ils fassent plus de choses pour les bébés et les enfants, leur donner plus d'aide. Ce serait génial, vous ne trouvez pas?
Q: En parlant de bébés, en tant que père aujourd'hui, si vous revenez 25 ans arrière. Quelle est la différence entre le Michael d'avant et le Michael d'aujourd'hui?
R: C'est probablement le même Michael. Je tenais juste à réaliser certaines choses. J'avais certaines choses en tête, comme avoir des enfants, et les élever. Et j'aime énormément cela.
"J'aurais aimé que James Brown lève le pied et se repose un peu plus pour mieux apprécier tout son travail".
Q: Que pensez-vous de toutes ces choses écrites à votre sujet? Toutes ces choses que vous lisez, qu'est-ce que cela vous fait?
R: Je n'y prête aucune attention. C'est de l'ignorance. Et cela ne se base sur aucun fait. Cela repose plutôt sur des mythes, vous voyez. Le gars qu'on ne voit jamais: dans chaque quartier, il y a un voisin que personne ne voit, et tout le monde parle de lui. Ca crée un tas d'histoires sur ce qu'il aurait fait ou pas fait. Les gens sont fous!
Je n'aspire qu'à créer de la bonne musique.
Mais pour revenir sur le Motown 25, une des choses qui m'a le plus touché est le moment qui a suivi ma prestation sur Billie Jean. Je n'oublierai jamais cela. Dans les coulisses, il y avait Marvin Gaye, les Temptations, Smokey Robinson et mes frères. Ils m'ont tous pris dans les bras pour m'embrasser. Richard Pryor s'est approché de moi et a dit [d'une voix très calme]: "C'est tout simplement le meilleur numéro que j'ai jamais vu". C'était ma récompense. J'admirais ces personnes depuis mon enfance, et les voir ainsi me féliciter et me montrer à leur tour mon admiration, je me suis senti honoré. Le lendemain, Fred Astaire m'a appelé. Il m'a dit: "Je t'ai regardé hier soir, et j'ai enregistré l'émission. Je l'ai regardée à nouveau ce matin. T'es un sacré danseur! Tu les a mis sur le cul!". Plus tard, quand je l'ai vu, il a fait ça avec ses doigts (Il mime un moonwalk, ses deux doigts glissant sur la paume de son autre main).
Je me rappelle très clairement comment j'ai exécuté ce numéro, et je me souviens m'en être voulu car ça ne ressemblait pas exactement à ce que je voulais: je souhaitais en faire plus. Mais plus une fois que j'avais fini. Un petit enfant juif est venu me voir dans les coulisses. Il m'a regardé et dit [sur un ton surpris]: "Qui t'a appris à danser comme ça?" [Rires] J'ai répondu: "Dieu, je pense... et les répétitions".
R: En tant qu'artiste, j'aime beaucoup ce que fait Ne-Yo. Il est très "Michael Jackson" en même temps. Mais c'est ce que j'aime chez lui. Je trouve que ce gars a compris comment fonctionne l'écriture d'une chanson.
Q: Est-ce que vous travaillez avec ces jeunes artistes?
R: Bien entendu. Je suis du genre à ne pas accorder d'importance à l'origine d'une chanson, qu'elle vienne du facteur ou du gars qui balaie le plancher. Si c'est une bonne chanson, c'est une bonne chanson. La plupart des meilleures idées viennent de gens ordinaires, qui se disent simplement: "Pourquoi n'essaies-tu pas ceci, ou cela ?" Chris Brown assure, pareil pour Akon.
Je souhaite toujours faire de la musique qui inspire ou influence une autre génération. Vous voulez voir votre oeuvre vivre, que ce soit une sculpture, une peinture, ou une chanson. Comme disait Michel Ange: "Je sais que le créateur partira un jour, mais son oeuvre lui survivra. C'est pour cela que pour échapper à la mort, je tente d'attacher mon âme à ma musique". Je pense la même chose. Je me donne entièrement à mon travail. Je veux que mon oeuvre vive.
Q: Cela fait de quoi de savoir que vous avez changé l'histoire? Vous y pensez beaucoup?
R: Oui, souvent. Je suis heureux de voir que nous avons ouvert des portes, que ce travail a fait avancer des choses. Partir en tournée, dans le monde entier, voir l'influence de cette musique dans les stades. Quand vous regardez au loin une fois sur scène, aussi loin que votre oeil vous le permet, c'est incroyable de voir tous ces gens. C'est un sentiment merveilleux, mais ce n'est pas venu sans douleur.
Q: C'est à dire?
R: Quand vous être au sommet de votre art, le premier dans votre domaine, les gens viennent vers vous. C'est là que ça se passe, peu importe qui se trouve au sommet, vous cherchez à vous en rapprocher.
Mais je me sens reconnaissant: tous ces numéros 1, les plus grands albums, tous ces records. Je me sens toujours reconnaissant. Je suis quelqu'un qui avait l'habitude de s'asseoir dans le salon pour écouter mon père jouer Ray Charles. Ma mère me réveillait à 3 heures du matin, en me disant: "Il passe à la télé, il passe à la télé!" Je courrais jusqu'au poste et je regardais James Brown, je me disais: "Voilà ce que je veux faire".
Q: Peut-on en attendre plus de Michael Jackson?
R: J'écris beaucoup de choses en ce moment. Je suis en studio tous les jours. J'ai toujours pensé que le rap deviendrait plus universel dès qu'il se mettrait à inclure des mélodies, parce que tout le monde ne parle pas Anglais [Rires]. Dans le cas inverse, cela vous limite à votre pays. Mais quand vous tenez une mélodie, et que tout le monde peut la fredonner, alors cela touche tout le monde, de la France au Moyen Orient - Partout ! Tout le monde doit être en mesure de fredonner cette chanson, du fermier en Irlande en passant par la femme de ménage qui nettoie les toilettes à Harlem aux mômes qui claquent des doigts. Tu dois être capable de la fredonner.
"Comme disait Michel Ange: "Je sais que le créateur partira un jour, mais son oeuvre lui survivra"".
Q: Vous allez avoir 50 ans. Pensez-vous faire cela à 80 ans?
R: En fait, humm, non. Pas comme James Brown ou Jackie Wilson. Ils ont tiré sur la corde, et se sont tués. A mon humble avis, j'aurais aimé que James Brown lève le pied et se repose un peu plus pour mieux apprécier tout son travail.
Q: Repartirez-vous en tournée?
R: Les longues tournées ne m'intéressent pas. Mais ce qui me plait dans les tournées, c'est cette merveilleuse opportunité d'aiguiser son habileté et ses compétences. C'est pour cela que j'aime Broadway, et c'est pour cela que beaucoup d'acteurs se tournent vers Broadway, cela leur permet de se perfectionner. C'est vraiment ça. Cela prend des années pour devenir un bon "Entertainer". Des années. Vous ne pouvez pas sortir un gars de l'ombre comme ça et le jeter sur scène en espérant le voir se mesurer à une autre personne. Cela ne fonctionnera jamais. Et le public le sait. Il le voit. La façon dont un artiste bouge sa main, son corps, tient son micro, la façon de saluer. Le public le voit de suite.
Stevie Wonder est un prophète de la musique. Il fait partie des gens que je dois citer. J'avais l'habitude de dire: "Il faut que j'écrive plus". Je me rappelle avoir observé tous ces producteurs: Gamble & Huff, Hal Davis & The Corporation. Je les regardais écrire tous ces titres pour les Jackson 5 et je voulais vraiment étudier cette "anatomie". Mais très souvent, ils nous faisaient venir quand tout était prêt, nous n'avions plus qu'à chanter. Cela m'agaçait parce que je voulais les voir créer la chanson. Alors ils m'ont donné ABC, I Want You Back ou The Love You Save une fois que les chansons étaient terminées, pour que je puisse les étudier et travailler.
Stevie Wonder me laissait littéralement m'asseoir comme une mouche posée sur le mur. J'ai assisté aux sessions de Songs In The Key Of Life, ainsi que d'autres chansons légendaires. Pareil avec Marvin Gaye... Ce sont des personnes qui venaient à la maison pour jouer au basket ball le week end avec mes frères. Nous étions toujours fourrés ensemble. Lorsque vous avez l'occasion de voir comment on travaille cette science, d'étudier l'anatomie, la structure et de voir comment tout cela fonctionne, c'est tout bonnement merveilleux.
Q: Vous jouez sur une scène internationale. Comment voyez-vous le monde actuel?
R: Je me sens extrêmement concerné par l'engagement contre le réchauffement de la planète. Je sais que cela allait arriver, mais j'espérais que les dirigeants allaient sensibiliser l'opinion plus tôt. Mais il n'est jamais trop tard. On décrit de phénomène comme un train lancé à vive allure, et qu'on ne peut arrêter. Il faut s'en occuper aujourd'hui. C'est ce que j'ai essayé de faire avec des chansons comme Earth Song, Heal The World et We Are The World, dans le but de sensibiliser les gens. J'aimerais qu'ils écoutent chaque mot.
Q: Que pensez-vous de la prochaine élection présidentielle? Hillary, Barack?
R: Pour tout vous dire, je ne suis pas ces histoires. Les hommes ne sont pas là pour résoudre les problèmes du monde. Ils ne peuvent pas le faire. C'est ainsi que je le vois. C'est au dessus de nous. Nous n'avons aucun contrôle sur les terres, et elles tremblent. Nous n'avons aucun contrôle sur les océans, et nous avons des tsunamis. Nous n'avons aucun contrôle sur le ciel, et il y a des tempêtes. Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Je pense que les hommes doivent en tenir compte. Je souhaite qu'ils fassent plus de choses pour les bébés et les enfants, leur donner plus d'aide. Ce serait génial, vous ne trouvez pas?
Q: En parlant de bébés, en tant que père aujourd'hui, si vous revenez 25 ans arrière. Quelle est la différence entre le Michael d'avant et le Michael d'aujourd'hui?
R: C'est probablement le même Michael. Je tenais juste à réaliser certaines choses. J'avais certaines choses en tête, comme avoir des enfants, et les élever. Et j'aime énormément cela.
"J'aurais aimé que James Brown lève le pied et se repose un peu plus pour mieux apprécier tout son travail".
Q: Que pensez-vous de toutes ces choses écrites à votre sujet? Toutes ces choses que vous lisez, qu'est-ce que cela vous fait?
R: Je n'y prête aucune attention. C'est de l'ignorance. Et cela ne se base sur aucun fait. Cela repose plutôt sur des mythes, vous voyez. Le gars qu'on ne voit jamais: dans chaque quartier, il y a un voisin que personne ne voit, et tout le monde parle de lui. Ca crée un tas d'histoires sur ce qu'il aurait fait ou pas fait. Les gens sont fous!
Je n'aspire qu'à créer de la bonne musique.
Mais pour revenir sur le Motown 25, une des choses qui m'a le plus touché est le moment qui a suivi ma prestation sur Billie Jean. Je n'oublierai jamais cela. Dans les coulisses, il y avait Marvin Gaye, les Temptations, Smokey Robinson et mes frères. Ils m'ont tous pris dans les bras pour m'embrasser. Richard Pryor s'est approché de moi et a dit [d'une voix très calme]: "C'est tout simplement le meilleur numéro que j'ai jamais vu". C'était ma récompense. J'admirais ces personnes depuis mon enfance, et les voir ainsi me féliciter et me montrer à leur tour mon admiration, je me suis senti honoré. Le lendemain, Fred Astaire m'a appelé. Il m'a dit: "Je t'ai regardé hier soir, et j'ai enregistré l'émission. Je l'ai regardée à nouveau ce matin. T'es un sacré danseur! Tu les a mis sur le cul!". Plus tard, quand je l'ai vu, il a fait ça avec ses doigts (Il mime un moonwalk, ses deux doigts glissant sur la paume de son autre main).
Je me rappelle très clairement comment j'ai exécuté ce numéro, et je me souviens m'en être voulu car ça ne ressemblait pas exactement à ce que je voulais: je souhaitais en faire plus. Mais plus une fois que j'avais fini. Un petit enfant juif est venu me voir dans les coulisses. Il m'a regardé et dit [sur un ton surpris]: "Qui t'a appris à danser comme ça?" [Rires] J'ai répondu: "Dieu, je pense... et les répétitions".
bTexte: Bryan Monroe
Photos: Matthew Rolston / DR
Styliste: Phillip Bloch
Traduction: Richard Lecocq [www.mjdatabank.com
(C) 2007, EBONY / JET - Traduction: (C) 2007, MJ data bank]b
Photos: Matthew Rolston / DR
Styliste: Phillip Bloch
Traduction: Richard Lecocq [www.mjdatabank.com
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