Wegofunk: Comment es-tu tombé dans le hip hop?
Raashan Ahmad: Le hip hop a toujours fait partie de moi. Dés le plus jeune âge je l'avais dans la peau. Gamin je faisais des rimes du genre: « My name is Raashan they call me the banned. » Mon nom est Raashan ils m'appellent le banni. » Mon grand frère était un « Bboy » et j'essayais de lui ressembler...
W: Ton premier groupe avec lequel tu enregistres un EP éponyme en 1999 s'appelait Mission à l'origine mais vous avez dû vous rebaptiser les Crown city rockers à cause d'un autre groupe. C'est bien ça?
RA: Oui une formation de rock anglais portait déjà ce nom et ils ont revendiqué que c'était leur propriété! A la base dans notre « Mission » il y avait deux mc's, moi même et Moe Pope, excellent rappeur qui vient de sortir un autre projet (« Moe Pope and Headnonic »: Megaphone ndlr) Et donc le concept de Crown city rockers nous est venu. Cela sonnait bien, un peu comme le pseudo d'une bande de rollerskaters ou celui d'un crew de breakdance...
W: Comment s'est faite la rencontre avec ce combo de musiciens qui forme avec vous les « Crown city rockers »?
RA: Très naturellement. Je suis parti sur Boston. Le bassiste (Headnonic), le batteur (Max MacVety) et le claviériste étaient tous membres de l'excellente école de musique de Berklee. Et dans la ville il y avait plein de jam sessions, basement, rooftop parties... La plupart de ces musiciens ont grandi en écoutant du hip hop. Et donc ils avaient envie que des mc's se joignent à leur jam. C'est comme ça que la connexion s'est faite et on s'est bien entendu puisqu'on a décidé de rester ensemble.
W: La tonalité du groupe (plutôt funky, jazzy) vous est venue comment?
RA: On est cinq (avec le producteur Wodstock) Chacun apporte sa touche personnelle. Le claviériste a grandi en écoutant de la musique classique, le batteur a joué du funk, du rock, du ska...
Chacun a un background musical différent. La beauté du hip hop c'est de pouvoir tout sampler: de l bossa nova, au jazz, mettre tout ensemble. Notre son c'est juste la combinaison de nos différentes approches de la musique.
W: Et toi quelles sont tes principales influences en tant que mc?
RA: Pfff il y en a tellement. Quand je rappe j'imagine KRS-One et Rakim au fond de la salle! Mais je suis originaire de Los Angeles. Donc j'écoute aussi les pionniers du rap West coast comme NWA, Mc Eiht. The D.OC. Après j'écoute aussi des gens tels que Nas, Jay-Z, MF Doom, Brother Ali, The Roots, DelaSoul-Posdnuos est l'un de mes mc's préférés...
Et puis, « for the soul », j'écoute beaucoup de jazz: (l'autre « Raashan ndlr) Roland Kirk, Yusef Lateef, John Coltrane, Taj Mahal, Sun Râ... J'adore Sade, Bob Marley... tout ça fait partie de mon âme et je peux continuer à en énumérer pendant des jours.
Raashan Ahmad: Le hip hop a toujours fait partie de moi. Dés le plus jeune âge je l'avais dans la peau. Gamin je faisais des rimes du genre: « My name is Raashan they call me the banned. » Mon nom est Raashan ils m'appellent le banni. » Mon grand frère était un « Bboy » et j'essayais de lui ressembler...
W: Ton premier groupe avec lequel tu enregistres un EP éponyme en 1999 s'appelait Mission à l'origine mais vous avez dû vous rebaptiser les Crown city rockers à cause d'un autre groupe. C'est bien ça?
RA: Oui une formation de rock anglais portait déjà ce nom et ils ont revendiqué que c'était leur propriété! A la base dans notre « Mission » il y avait deux mc's, moi même et Moe Pope, excellent rappeur qui vient de sortir un autre projet (« Moe Pope and Headnonic »: Megaphone ndlr) Et donc le concept de Crown city rockers nous est venu. Cela sonnait bien, un peu comme le pseudo d'une bande de rollerskaters ou celui d'un crew de breakdance...
W: Comment s'est faite la rencontre avec ce combo de musiciens qui forme avec vous les « Crown city rockers »?
RA: Très naturellement. Je suis parti sur Boston. Le bassiste (Headnonic), le batteur (Max MacVety) et le claviériste étaient tous membres de l'excellente école de musique de Berklee. Et dans la ville il y avait plein de jam sessions, basement, rooftop parties... La plupart de ces musiciens ont grandi en écoutant du hip hop. Et donc ils avaient envie que des mc's se joignent à leur jam. C'est comme ça que la connexion s'est faite et on s'est bien entendu puisqu'on a décidé de rester ensemble.
W: La tonalité du groupe (plutôt funky, jazzy) vous est venue comment?
RA: On est cinq (avec le producteur Wodstock) Chacun apporte sa touche personnelle. Le claviériste a grandi en écoutant de la musique classique, le batteur a joué du funk, du rock, du ska...
Chacun a un background musical différent. La beauté du hip hop c'est de pouvoir tout sampler: de l bossa nova, au jazz, mettre tout ensemble. Notre son c'est juste la combinaison de nos différentes approches de la musique.
W: Et toi quelles sont tes principales influences en tant que mc?
RA: Pfff il y en a tellement. Quand je rappe j'imagine KRS-One et Rakim au fond de la salle! Mais je suis originaire de Los Angeles. Donc j'écoute aussi les pionniers du rap West coast comme NWA, Mc Eiht. The D.OC. Après j'écoute aussi des gens tels que Nas, Jay-Z, MF Doom, Brother Ali, The Roots, DelaSoul-Posdnuos est l'un de mes mc's préférés...
Et puis, « for the soul », j'écoute beaucoup de jazz: (l'autre « Raashan ndlr) Roland Kirk, Yusef Lateef, John Coltrane, Taj Mahal, Sun Râ... J'adore Sade, Bob Marley... tout ça fait partie de mon âme et je peux continuer à en énumérer pendant des jours.
W: Je crois que ce sont les gens de « The Roots » qui ont dit que pour trouver l'inspiration ils écoutent tout... sauf du rap. Et toi?
RA: C'est vrai que je suis arrivé à un stade où quand je rappe, quand j'enregistre, je n'écoute pas énormément de hip hop, parce que je n'ai pas envie de reprendre le style d'un autre. Donc avant d'aller en studio j'écoute de l'Indie-rock, du Björk ou alors si j'écoute du hip hop ce sera uniquement des instrumentaux de Flying Lotus, Mad Lib, Jdilla...
Quant aux textes ils viennent de la vie. Se balader dans la rue, rencontrer des gens, les écouter. J'ai pas mal voyagé La plupart de mes raps émanent de conversations. En quelques sortes j'essaie de me faire « le traducteur de la société ».
W: Raashan tu te vois plus comme un entertainer, un rappeur conscient?
RA: J'espère être un mix de tout cela. C'est dur quand on te met une étiquette et que les gens veulent que tu y correspondes. Une des raisons pour lesquelles j'aime un groupe comme Outkast c'est qu'ils font du « conscious rap » autant que du « gangsta rap ». Ils font ce qu'ils veulent! J'ai toujours voulu être ce genre d'artiste. J'ai tellement appris des messages conscients de certains mc's que je veux leur rendre. Mais parfois j'ai envie de ne parler que de choses légères; des filles... parce que ça aussi c'est important. J'ai différentes facettes donc ma musique reflète tout cela.
W: Tu as collaboré avec des producteurs français comme les Jazz Liberatorz, DJ Moar bien sûr. Quel est ton sentiment par rapport à la France?
RA: J'ai beaucoup d'amis mc's qui voyagent et qui me disaient: « Ooh la France c'est le best. » Je voulais venir mais je n'avais pas les contacts. Les Jazz liberatorz m'ont envoyé un mail pour me proposer de poser sur leur premier album (« Clin d'oeil ») et ça s'est super bien passé, facilement. Même chose avec Jérôme (Moar) J'aime la vibe ici. Je pense que les gens en France respectent et comprennent pas seulement ma musique mais la musique en général...
W: Enfin peux tu parler de ton travail avec Moar, rencontré il y a environ deux ans, à l'occasion du single « Season changes »?
RA: J'adore ces beats. Ce mec peut jouer un rythme reggae ou un « funky up tempo party » beat ou au contraire jazzy. Il est très éclectique. En tant que mc j'apprécie ça car je ne veux pas me limiter à une seule sorte de beat répétitif. Quand je suis arrivé en France il m'a fait tourner un peu partout. Il m'a hébergé. Il fait partie de ma famille maintenant... Et en octobre je reviendrai pour faire une nouvelle tournée en France avec lui pour la sortie officielle de mon album sur Trad vibes. Il y aura plein de guests comme Aloe Blacc, DJ Mitsu the beats. Il y a une très bonne énergie sur les titres sur lesquels on vient de travailler et j'ai hâte d'être en octobre pour la suite..
Propos recueillis par Julien LeGros le 20 juillet 2010
RA: C'est vrai que je suis arrivé à un stade où quand je rappe, quand j'enregistre, je n'écoute pas énormément de hip hop, parce que je n'ai pas envie de reprendre le style d'un autre. Donc avant d'aller en studio j'écoute de l'Indie-rock, du Björk ou alors si j'écoute du hip hop ce sera uniquement des instrumentaux de Flying Lotus, Mad Lib, Jdilla...
Quant aux textes ils viennent de la vie. Se balader dans la rue, rencontrer des gens, les écouter. J'ai pas mal voyagé La plupart de mes raps émanent de conversations. En quelques sortes j'essaie de me faire « le traducteur de la société ».
W: Raashan tu te vois plus comme un entertainer, un rappeur conscient?
RA: J'espère être un mix de tout cela. C'est dur quand on te met une étiquette et que les gens veulent que tu y correspondes. Une des raisons pour lesquelles j'aime un groupe comme Outkast c'est qu'ils font du « conscious rap » autant que du « gangsta rap ». Ils font ce qu'ils veulent! J'ai toujours voulu être ce genre d'artiste. J'ai tellement appris des messages conscients de certains mc's que je veux leur rendre. Mais parfois j'ai envie de ne parler que de choses légères; des filles... parce que ça aussi c'est important. J'ai différentes facettes donc ma musique reflète tout cela.
W: Tu as collaboré avec des producteurs français comme les Jazz Liberatorz, DJ Moar bien sûr. Quel est ton sentiment par rapport à la France?
RA: J'ai beaucoup d'amis mc's qui voyagent et qui me disaient: « Ooh la France c'est le best. » Je voulais venir mais je n'avais pas les contacts. Les Jazz liberatorz m'ont envoyé un mail pour me proposer de poser sur leur premier album (« Clin d'oeil ») et ça s'est super bien passé, facilement. Même chose avec Jérôme (Moar) J'aime la vibe ici. Je pense que les gens en France respectent et comprennent pas seulement ma musique mais la musique en général...
W: Enfin peux tu parler de ton travail avec Moar, rencontré il y a environ deux ans, à l'occasion du single « Season changes »?
RA: J'adore ces beats. Ce mec peut jouer un rythme reggae ou un « funky up tempo party » beat ou au contraire jazzy. Il est très éclectique. En tant que mc j'apprécie ça car je ne veux pas me limiter à une seule sorte de beat répétitif. Quand je suis arrivé en France il m'a fait tourner un peu partout. Il m'a hébergé. Il fait partie de ma famille maintenant... Et en octobre je reviendrai pour faire une nouvelle tournée en France avec lui pour la sortie officielle de mon album sur Trad vibes. Il y aura plein de guests comme Aloe Blacc, DJ Mitsu the beats. Il y a une très bonne énergie sur les titres sur lesquels on vient de travailler et j'ai hâte d'être en octobre pour la suite..
Propos recueillis par Julien LeGros le 20 juillet 2010
Discographie sélective:
Crown city rockers « Earthtones » 2004
Raashan Ahmad « The push » 2008
Raashan Ahmad et Moar « Season changes » EP 2008
Raashan Ahmad « Soul power » 2009
www.myspace.com/raashanahmad
Crown city rockers « Earthtones » 2004
Raashan Ahmad « The push » 2008
Raashan Ahmad et Moar « Season changes » EP 2008
Raashan Ahmad « Soul power » 2009
www.myspace.com/raashanahmad