Album plus acoustique que ce à quoi Keziah nous avait habitués. Loin du blufunk et du joyeux foutoir d’inspiration Clintonienne d’« African space craft », « Black Orpheus » semble être l’album de la maturité.
Keziah, cet enfant de 8 ans exilé dans les grandes écoles de Londres « revient » à Lagos dans son pays, retrouver ses racines, ses langues ( ici le yoruba) et ses traditions…
L’album retranscrit assez fidèlement le blues de l’exilé.
En ouverture « Afro surrealism for the ladies » est un trompe-l’œil. C’est un morceau beaucoup plus profond qu’il n’y parait et bien que Keziah se fiche de la métrique ( essayez de le chanter c’est pas évident) on ne peut que savourer ce petit goût de reviens-y.
« Kpafuca » est un bon funk,avec une utilisation judicieuse des cuivres, qui aurait sa place sur n’importe quel album de Keziah.
« Femiliarise » est malgré quelques mixages suspects un grand titre. Même s’il l’interprétait seul avec une sèche et deux bouts de bois, le morceau sonnerait juste.
« Wet questions » : La nonchalance de la mélodie ne doit pas vous arrêter, nous avons affaire ici à un artiste qui se livre peut-être pour la première fois et nous apparaît tellement humain. Une touche d’exotisme avec un « je suis venu te dire que je m’en vais » dans les lyrics en hommage à la France qui l’a adopté tout de suite. Et puis ces mots sonnent si juste…
« Neptune » : Une belle guitare, des balais qui caressent les cymbales et un violoncelle qui accompagne un thème chant d’une grande ampleur font de ce titre un dépaysement à lui tout seul. Fermez les yeux et imaginez ce patchwork de paysages africains, dépaysement garanti.
« 72 kilos » : Je suis un peu embêté avec ce titre, d’une écoute à l’autre je le trouve soit d’une originalité folle, soit un peu surfait, dans le genre exercice de style trop facile pour Keziah. De beaux petits breaks et des cuivres marrants, une petite gratte oh soooo fonky font quand même pencher la balance du bon côté, enfin au moins pour ce soir.
« All praises » : Et encore un beau morceau de par la sophistication de sa mélodie et servi par une belle voix dont le chant est tout en retenue.
« Beautiful Emilie » : Du même tonneau que « Femiliarise », avec un son retro sixties dû à l’orgue, certains diront façon Motown, je pencherais plutôt pour la Stax, le débat reste ouvert.
Reste un mystère, qui est cette Emilie qui ne se laisse pas dévoiler ?
« Sadness is » : Je vais être franc, c’est le morceau qui me parle le moins de l’album. Et pourtant la mélodie est bien troussée mais l’orchestration me parait un peu bâclée comme s’il s’agissait d’une chute de « Liquid sunshine ». Ceci dit à chaque écoute de l’album mes amis trouvent que c’est une super chanson…
« Autumn moon » : Premier morceau folk de la trilogie qui clôture « Black Orpheus ». Certains accords me font penser à un croisement entre Jimmy Page et Jobim. A croire que de la favela brésilienne à l’enfer torride de Lagos, il n’y a qu’un pas. La (belle) voix de Sarah Ann Webb sert de contrepoint à celle de Keziah, tout en douceur.
« Black Orpheus » : Le morceau-titre ou éponyme (comme on dit dans les inrock !! joke) est un titre mi-interlude, mi-chanson de par sa durée. Et c’est bien là que le bât blesse car ce titre aurait mérité 2-3 minutes de plus tellement il sonne juste. Un f***ing blues qui transpire l’exil et la mélancolie de toutes parts. Quel dommage….
« Orin O’ lomi » : J’ai lu quelque part qu’il n’y avait pas de morceaux roots dans « Black Orpheus ». Et celui-ci alors, c’est du Timberlake ??
Belle chanson en hommage à son père « Orin O’ lomi’ » est un magnifique résumé de l’album, un message d’espoir du fils parti trop tôt, depuis trop longtemps, à son père.
Keziah nous prouve, si besoin était qu’il n’est pas un ersatz de Kravitz et qu’il est tout à fait capable de faire un album sans faire de slap sur tous les titres.
Tout est là, douleur contenue, pudeur, nostalgie… Le Nigéria lui manque et ça se sent. Ce pays, véritable creuset de toutes ses influences lui semble si loin. Keziah avait besoin de se ressourcer là où la source ne tarit jamais.
Allez, je profite de ces dernières lignes pour formuler encore un petit reproche. Je trouve que « Black Orpheus » n’a pas le son qu’il mérite ( par rapport à Liquid sunshine surtout) malgré une belle prod.
En étant totalement honnête avec vous, je n’attendais pas grand-chose de cet album, j’avais l’impression que Keziah avait bouclé la boucle avec « Liquid sunshine » et il m’a agréablement surpris et j’attends le prochain avec d’autant plus d’impatience.
Ecouter et acheter ce disque via notre programme partenaire
Keziah, cet enfant de 8 ans exilé dans les grandes écoles de Londres « revient » à Lagos dans son pays, retrouver ses racines, ses langues ( ici le yoruba) et ses traditions…
L’album retranscrit assez fidèlement le blues de l’exilé.
En ouverture « Afro surrealism for the ladies » est un trompe-l’œil. C’est un morceau beaucoup plus profond qu’il n’y parait et bien que Keziah se fiche de la métrique ( essayez de le chanter c’est pas évident) on ne peut que savourer ce petit goût de reviens-y.
« Kpafuca » est un bon funk,avec une utilisation judicieuse des cuivres, qui aurait sa place sur n’importe quel album de Keziah.
« Femiliarise » est malgré quelques mixages suspects un grand titre. Même s’il l’interprétait seul avec une sèche et deux bouts de bois, le morceau sonnerait juste.
« Wet questions » : La nonchalance de la mélodie ne doit pas vous arrêter, nous avons affaire ici à un artiste qui se livre peut-être pour la première fois et nous apparaît tellement humain. Une touche d’exotisme avec un « je suis venu te dire que je m’en vais » dans les lyrics en hommage à la France qui l’a adopté tout de suite. Et puis ces mots sonnent si juste…
« Neptune » : Une belle guitare, des balais qui caressent les cymbales et un violoncelle qui accompagne un thème chant d’une grande ampleur font de ce titre un dépaysement à lui tout seul. Fermez les yeux et imaginez ce patchwork de paysages africains, dépaysement garanti.
« 72 kilos » : Je suis un peu embêté avec ce titre, d’une écoute à l’autre je le trouve soit d’une originalité folle, soit un peu surfait, dans le genre exercice de style trop facile pour Keziah. De beaux petits breaks et des cuivres marrants, une petite gratte oh soooo fonky font quand même pencher la balance du bon côté, enfin au moins pour ce soir.
« All praises » : Et encore un beau morceau de par la sophistication de sa mélodie et servi par une belle voix dont le chant est tout en retenue.
« Beautiful Emilie » : Du même tonneau que « Femiliarise », avec un son retro sixties dû à l’orgue, certains diront façon Motown, je pencherais plutôt pour la Stax, le débat reste ouvert.
Reste un mystère, qui est cette Emilie qui ne se laisse pas dévoiler ?
« Sadness is » : Je vais être franc, c’est le morceau qui me parle le moins de l’album. Et pourtant la mélodie est bien troussée mais l’orchestration me parait un peu bâclée comme s’il s’agissait d’une chute de « Liquid sunshine ». Ceci dit à chaque écoute de l’album mes amis trouvent que c’est une super chanson…
« Autumn moon » : Premier morceau folk de la trilogie qui clôture « Black Orpheus ». Certains accords me font penser à un croisement entre Jimmy Page et Jobim. A croire que de la favela brésilienne à l’enfer torride de Lagos, il n’y a qu’un pas. La (belle) voix de Sarah Ann Webb sert de contrepoint à celle de Keziah, tout en douceur.
« Black Orpheus » : Le morceau-titre ou éponyme (comme on dit dans les inrock !! joke) est un titre mi-interlude, mi-chanson de par sa durée. Et c’est bien là que le bât blesse car ce titre aurait mérité 2-3 minutes de plus tellement il sonne juste. Un f***ing blues qui transpire l’exil et la mélancolie de toutes parts. Quel dommage….
« Orin O’ lomi » : J’ai lu quelque part qu’il n’y avait pas de morceaux roots dans « Black Orpheus ». Et celui-ci alors, c’est du Timberlake ??
Belle chanson en hommage à son père « Orin O’ lomi’ » est un magnifique résumé de l’album, un message d’espoir du fils parti trop tôt, depuis trop longtemps, à son père.
Keziah nous prouve, si besoin était qu’il n’est pas un ersatz de Kravitz et qu’il est tout à fait capable de faire un album sans faire de slap sur tous les titres.
Tout est là, douleur contenue, pudeur, nostalgie… Le Nigéria lui manque et ça se sent. Ce pays, véritable creuset de toutes ses influences lui semble si loin. Keziah avait besoin de se ressourcer là où la source ne tarit jamais.
Allez, je profite de ces dernières lignes pour formuler encore un petit reproche. Je trouve que « Black Orpheus » n’a pas le son qu’il mérite ( par rapport à Liquid sunshine surtout) malgré une belle prod.
En étant totalement honnête avec vous, je n’attendais pas grand-chose de cet album, j’avais l’impression que Keziah avait bouclé la boucle avec « Liquid sunshine » et il m’a agréablement surpris et j’attends le prochain avec d’autant plus d’impatience.
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