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Disquaire indépendant depuis 1996 situé au 40, rue des fontaines, 60600 Clermont de l'oise
Je l’imagine en classe de 6ème..
Prévenus qu’ont auraient été de son extravagance, nous jubilions de le voir débarquer en ce 15 Septembre 1974..
Rien que de l’entendre clamer au travers des murs préfabriqués du Lycée, c’était à se demander qui des élèves ou du prof était le plus agité..
Oui, c’est ainsi que je l’imagine
Personne, non, personne d’autre à sa place ne serait parvenu à faire s’intéresser toute une classe aux merveilles de la poésie, du ver, du geste.
Je plains les autres élèves qui auront eux hérité de Mme Magniez, de son timbre morne, sa démarche endormie, reléguant Rabelais au stade d’un écrivain aussi excitant qu’un présentateur de jeux débile sur TF1, tentant de pénétrer le personnage par la petite porte des devoirs aussi chiants qu’une grille de loto, des explications de texte n’amenant qu’à une perception assommante, une présence en classe des plus analgésique…
Oui, je les plains !
Car au regard de ce que nous nous apprêtions à découvrir, je ne peux qu’entrevoir la malchance de ne pas avoir eu le bonheur d’assister à ces cours..
----------------
Hier au théâtre, j’ai eu comme un songe..
Non, pas une révélation vous dis-je, un songe..
Je le regardais accompagner ces gestes aux vers de La Fontaine , et me le suis imaginer ainsi..
Me le représentais assis là, sur le coin du bureau, captant l’attention de chacun de nous , doué d’un enthousiasme démesuré et communicatif, prêtant une attention toute particulière à ceux qui semble se confondre avec les murs du fond, pensant qu’ils avaient choisis là un rang leur garantissant la paix..
Non..Bien au contraire..
Il prenait, je semble m’en souvenir, un plaisir malin à s’asseoir à leurs cotés, leurs demandant quel est leur chanteur préféré, ou leur demandant ce qu’ils pensent de Bernard Pivot..
Une véritable jubilation, de quoi s’émerveiller de chaque instant
Tellement redynamisés que les cours suivant nous paraissaient insignifiants…
-----------------------------
C’est ce songe là que je faisais hier, il m’a traversé l’esprit un très court instant, lorsque je le regardais rentrer au plus profond de lui-même, et dessinant des vagues de sa main droite en récitant La Fontaine comme pour vous emmener sur une longueur d’onde dont lui seul connaitrait la mélodie..
Il caressait les mots, les adulait, leur donnait une puissance inimaginable en haussant d’un ton, puis redescendait ..
Je me souviens un jour avoir entendu cette phrase magnifique de la bouche de Jordi Savall :
« Il existe une légende qui prétend qu’il y a bien longtemps de cela, la musique et la parole ne faisait qu’un…Tout n’était que majesté…puis une jour, la parole aurait menti à la musique, et qu’il s’en serait suivi une douloureuse séparation, scindant deux mondes qui étaient pourtant fait l’un pour l’autre..La musique s’en serait allé, fuyant les artifices, et laissant la parole se galvauder là ou elle semblait mieux se complaire » …
Je rêve d’une époque ou ces deux mondes encore unis avaient pour interprètes les plus beaux vers écris mêlés à une musicalité sans failles …
Je dédie ces quelques lignes à un professeur que je n’ai points eu en classe de 6 ème..
Prévenus qu’ont auraient été de son extravagance, nous jubilions de le voir débarquer en ce 15 Septembre 1974..
Rien que de l’entendre clamer au travers des murs préfabriqués du Lycée, c’était à se demander qui des élèves ou du prof était le plus agité..
Oui, c’est ainsi que je l’imagine
Personne, non, personne d’autre à sa place ne serait parvenu à faire s’intéresser toute une classe aux merveilles de la poésie, du ver, du geste.
Je plains les autres élèves qui auront eux hérité de Mme Magniez, de son timbre morne, sa démarche endormie, reléguant Rabelais au stade d’un écrivain aussi excitant qu’un présentateur de jeux débile sur TF1, tentant de pénétrer le personnage par la petite porte des devoirs aussi chiants qu’une grille de loto, des explications de texte n’amenant qu’à une perception assommante, une présence en classe des plus analgésique…
Oui, je les plains !
Car au regard de ce que nous nous apprêtions à découvrir, je ne peux qu’entrevoir la malchance de ne pas avoir eu le bonheur d’assister à ces cours..
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Hier au théâtre, j’ai eu comme un songe..
Non, pas une révélation vous dis-je, un songe..
Je le regardais accompagner ces gestes aux vers de La Fontaine , et me le suis imaginer ainsi..
Me le représentais assis là, sur le coin du bureau, captant l’attention de chacun de nous , doué d’un enthousiasme démesuré et communicatif, prêtant une attention toute particulière à ceux qui semble se confondre avec les murs du fond, pensant qu’ils avaient choisis là un rang leur garantissant la paix..
Non..Bien au contraire..
Il prenait, je semble m’en souvenir, un plaisir malin à s’asseoir à leurs cotés, leurs demandant quel est leur chanteur préféré, ou leur demandant ce qu’ils pensent de Bernard Pivot..
Une véritable jubilation, de quoi s’émerveiller de chaque instant
Tellement redynamisés que les cours suivant nous paraissaient insignifiants…
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C’est ce songe là que je faisais hier, il m’a traversé l’esprit un très court instant, lorsque je le regardais rentrer au plus profond de lui-même, et dessinant des vagues de sa main droite en récitant La Fontaine comme pour vous emmener sur une longueur d’onde dont lui seul connaitrait la mélodie..
Il caressait les mots, les adulait, leur donnait une puissance inimaginable en haussant d’un ton, puis redescendait ..
Je me souviens un jour avoir entendu cette phrase magnifique de la bouche de Jordi Savall :
« Il existe une légende qui prétend qu’il y a bien longtemps de cela, la musique et la parole ne faisait qu’un…Tout n’était que majesté…puis une jour, la parole aurait menti à la musique, et qu’il s’en serait suivi une douloureuse séparation, scindant deux mondes qui étaient pourtant fait l’un pour l’autre..La musique s’en serait allé, fuyant les artifices, et laissant la parole se galvauder là ou elle semblait mieux se complaire » …
Je rêve d’une époque ou ces deux mondes encore unis avaient pour interprètes les plus beaux vers écris mêlés à une musicalité sans failles …
Je dédie ces quelques lignes à un professeur que je n’ai points eu en classe de 6 ème..
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