Little Willie John : Fever

Jeudi 22 Octobre 2009

Dans la rubrique « pionniers oubliés », voici un artiste que l’on nommera très vite « The Prince of the Blues ». Fervent admirateur du chanteur, le « Soul Brother number One », James Brown himself, lui consacre en 1968 un album hommage. Certains de ses morceaux seront repris par les Beatles, Peggy Lee, Elvis Presley, Fleetwood Mac ou bien encore Madonna. Mort à 31 ans, il nous laisse un morceau devenu culte, « Fever ».
Mais qui est donc ce Little Willie John ?


Little Willie John : Fever
William Edward John est né le 15 novembre 1937 en Arkansas. Issu d’une famille nombreuse (neuf frères et sœurs…), il tourne très jeune dans le circuit gospel et se démarque rapidement par sa grande technique vocale et par l’émotion qui se dégage de ses performances. A seulement 14 ans, il chante déjà en compagnie du grand Count Basie.

En juin 1955, il signe à l’âge de 17 ans chez King Records. Les tournées s’enchaînent rapidement notamment avec une jeune recrue du label, James Brown (et ses Famous Flames) qui truste alors les charts R&B avec son titre « Please, Please, Please ». Moins d’un an plus tard, c’est le succès avec le titre immortel « Fever ». Directement numéro un à sa sortie, le titre reste plus de six mois dans les charts. Copiées note pour note, les versions de Peggy Lee et Elvis Presley éclipsent peu à peu dans la mémoire collective la performance du jeune chanteur, la version originale n’en reste pas moins la plus marquante.

Little Willie John : Fever
A la frontière de la soul et du blues, Little Willie John enchaîne de nombreux hits jusqu’au début des années 60.
Malgré sa popularité auprès des teenagers, complexé par sa petite taille, celui que l’on surnomme dès lors Little Willie John, souffre de gros problèmes d’alcool et de drogues.

i[« Willie and I were the same age... he was a Scorpio, moody and deep, a Dr. Jekyll and Mr. Hyde,(…). Another instance of someone getting in the business too early, Willie never did grow up. He sang with the pain and real-life experience of an adult... without ever becoming an adult himself. He played from the moment he woke up until the time he fell asleep. He'd spill lemonade over your head, pick your dress up over your head, stick his finger in your booty. Willie would do anything for a laugh. This was the time of his biggest hit, 'Fever', and man, he was feeling his oats. He was wild with his drugs... »]i Etta James


Loin de l’image de « clean-cut kid » à la Sam Cooke véhiculée par sa maison de disque, le jeune Willie ne se promène plus en effet sans un pistolet et un couteau. Son tempérament violent et erratique, ainsi que ses difficultés à renouer avec le succès, lui font perdre la confiance de sa maison de disque. Fin 1963, King Records ne renouvelle pas son contrat.

Little Willie John : Fever
En août 1964, John est arrêté pour avoir attaqué un homme avec une bouteille cassée. Ce même mois, les Beatles enregistrent lors des sessions de l’album Beatles For Sale, « Leave My Kitten Alone », un de ses tubes paru en 1959.
En octobre 1964, Little Willie John poignarde après un de ses concerts, un homme pour une absurde histoire de chaise prise à une des femmes qui l’accompagnait. A 26 ans, le jeune prodige est inculpé de meurtre. Après avoir versé une caution, le chanteur reprend ses tournées mais condamné pour homicide il retourne finalement en prison mi- 1966, au pénitencier de Walla Walla. Atteint d’une pneumonie et maltraité, Little Willie John décède le 26 mai 1968.

Little Willie John : Fever
Marqué par la mort de son ami, James Brown sort la même année un très bel album en hommage au génie torturé, Thinking of Little Willie John and a Few Nice Things. Persuadé qu’un album live dans une salle prestigieuse aurait changé la carrière artistique du chanteur, James Brown n’en démord pas : Little Willie John est un artiste maudit :

« I don't understand why people miss Sam Cooke so, and not Little Willie John... I don't deny Sam was great, no, ma'am. I guess Willie John never made it to the Copa. People forget where you been, and get it stuck in their minds where you ain't been. »





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