Après la première partie jazz/rock du groupe luxembourgeois Largo, quatre musiciens grimpent sur la scène du New Morning : le batteur, Moyes Lucas, le bassiste, David Hughes, le guitariste, Brian Prices et le clavier, Joel Gaines. Un rapide accordage et le nouveau jazz Crusaders accueille Wayne Henderson accompagné de son saxophoniste, Paul Russo. Le vieux tromboniste, car il n’est plus tout jeune, il faut en convenir, arbore une sorte de tunique/tablier aux motifs léopards, assortie à sa toque. Ajoutons une grosse paire de lunettes de soleil aux montures dorées à la panoplie et le Crusader rescapé ressemble presque à un dictateur africain, le groove en plus et le totalitarisme en moins. Car dès le premier morceau, funky à souhait, Wayne Henderson laisse la part belle à ses musiciens. Tel un patriarche bienveillant, il se délecte de chacun des solos des membres du groupe. Puis le sextet envoie les premières notes de "Scratch" avant d’enchainer sur "Keep That Same Old Feeling". La salle comprend alors que les Jazz Crusaders nouvelle mouture ont embarqué tous les succès de leurs aïeux dans les valises et que les fans vont se régaler.
"A l’époque où je jouais avec les Crusaders, j’écoutais les grands groupes à succès : les Rolling Stones, les Beatles… Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’eux aussi écoutaient notre musique."
Quelle meilleure introduction pour lancer la célèbre reprise de "Eleanor Rigby" des Beatles ? Après quelques mesures et un chorus endiablé du saxophoniste – cet homme est fou, selon les propres dires de Wayne Henderson – le morceau se pose et le clavier abandonne son Yamaha pour prouver qu’il maitrise aussi bien les volutes jazzy du piano acoustique que les attaques funky d’un clavier électronique. Mais alors que le public est déjà conquis, voilà que Wayne Henderson explique qu’il est temps de jouer "Street Life" et que le saxophoniste va devoir se dédoubler pour réinterpréter la partie de Randy Crawford, la chanteuse de l’époque. La rythmique lancinante fini d’emporter le New Morning dans le monde merveilleux du groove qui fonctionne et le concert se termine après une longue présentation des musiciens et un rappel qui n’en était pas vraiment un.
Les Jazz Crusaders version 21e siècle n’ont pas cessé la croisade.
Le concert achevé, les visages sont souriants. Le public rassasié va pouvoir s’endormir paisiblement, rassuré pour un soir quant à l’avenir du jazz funk à l’ancienne : les Jazz Crusaders version 21e siècle n’ont pas cessé la croisade.
Crédits photos : Joe Lakompil
The jazz Crusaders feat. Wayne hendernson
New Morning : mardi 10 janvier 2012
Le groupe :
Wayne Henderson : Trombone
Paul Russo : Saxophone soprano, saxophone ténor
Brian Price : guitare
David Hughes : Basse
Joel Gaines : claviers
Moyes Lucas : batterie
The jazz Crusaders feat. Wayne hendernson
New Morning : mardi 10 janvier 2012
Le groupe :
Wayne Henderson : Trombone
Paul Russo : Saxophone soprano, saxophone ténor
Brian Price : guitare
David Hughes : Basse
Joel Gaines : claviers
Moyes Lucas : batterie