Il aura fallut patienter un peu avant d’avoir un nouvel album des Whitefield Brothers…
En fait, quelques titres d’Earthology avaient été commencés au moment où on a enregistré In The Raw il y a neuf ans ! Cet album a été très long à réaliser, il aurait pu sortir il y a 3 ans mais on n’était pas satisfait de 2 titres donc on a préféré les mettre de côté pour en refaire des nouveaux. Finalement c’est sorti mais ça nous aura pris du temps !
On a fait plusieurs sessions en Allemagne et à New-York avec nos vieux potes de Daptone et de Soul Fire qu’on connait depuis l’enregistrement de notre 1er album, Gabe (Roth), Martin (Perna), Antibalas, on les connait tous depuis In The Raw que Gabe a enregistré et sur lequel il jouait de la basse. Aujourd’hui ils ont un studio donc c’est très facile pour nous, quand on va à NY d’aller jammer chez eux. Quand on y est allé, on avait des titres déjà écrits et on leur a demandé de faire quelques trucs dessus, d’autres ont été fait pendant des jams en studio et ceux qui trainaient dans les environs à ce moment là ont participé à l’album.
Il y a un titre avec Quantic également
Pour celui là, il se trouve que Quantic était à NY au même moment que nous. Il est passé jammer avec nous en studio, on a enregistré, et voilà.
Earthology est un album captivant mais très difficile à cerner, une sorte de « groove around the world »
Il n’y a jamais vraiment eu de concept dans la réalisation d’Earthology, c’est juste qu’au moment où on a fait les morceaux, on avait ce type d’influences. Des influences d’Asie, Europe, Amérique, Afrique. On s’est jamais dit dès le départ qu’on allait faire un album avec comme thème « le monde », ça s’est fait au fur et à mesure et c’est vraiment dans les 2 dernières années au moment où on bouclait le projet avec le label que c’est devenu « Earthology ». Avant d’en arriver là, on ne savait pas ce que ça allait être. On n’était plus préoccupé par nos expérimentations. Certains pourraient le qualifier de soul ou de funk, moi je dirai qu’il est jazz parce que c’est avec une approche jazz qu’on l’a fait : ouvert à toutes les influences, totalement libre dans l’expression, et plutôt expérimental. En fait moi-même je ne sais pas comment le qualifier.
C’est en tout cas un album très influencé par les musiques éthniques
On en écoute énormément, des trucs avec une approche très « naturelle » de la musique, sans aucun rapport avec le business ou quoi, juste des gens qui jouent pour des motivations tribales ou ce genre de choses. T’as actuellement des universitaires qui vont dans la jungle ou dans le désert juste pour enregistrer ce qu’il s’y passe. C’est une approche très naturelle de la musique qui n’a rien à voir avec ce qu’on pratique chez nous où c’est régi par le commerce. C’est pour la musique et rien d’autre.
La musique Ethiopienne a été une énorme source d’inspiration, ce son unique qui mélange à la fois une vibe arabe et rythmes africains ou afro-américains. Quand la musique Ethiopienne a connu un boum à la fin des années 90, c’est quelque chose qui nous a rafraichit les oreilles, on ne connaissait pas ce genre de sons avant. On a alors passé un temps fou à étudier et à composer dans ce style.
Vous n’avez pas été tentés d’aller enregistrer toutes ces influences directement dans leur pays d’origine ?
Ca aurait été mortel ! C’est d’ailleurs ce qu’on aimerait faire un jour, aller sur place et enregistrer des musiciens locaux, mais on a fait l’album avec un budget serré. On n’avait pas du tout les moyens de se déplacer et de payer des gens, c’est pour ça qu’Earthology s’est fait avec des gens de notre famille musicale, des gens qui sont dans nos proches, qui habitent près de chez nous, ou quand on est allé à NYC les Dap Kings et nos potes de Truth And Soul.
Safari Strut est un super morceau mais je suis frustré d’entendre le solo de guitare si loin dans le mix !
Tu veux que je te dise, le morceau original avait une mélodie différente et quand on l’a enregistré, la guitare que t’entends dans le fond jouait cette mélodie et le solo. Cette version était plus afro-psychédélique funk mais j’ai finalement eu une autre idée avec un esprit plus éthiopien. La guitare que t’entends dans le fond du mix est en fait un reste de la première version mais ça donne une bonne texture au morceau avec un son plus profond. Ce morceau c’est un peu « 2 titres en 1 ».
Poets Of Rhythm, Karl Hector & The Malcouns, Whitefield Brothers, comment veux-tu qu’on s’y retrouve !?
Sous le nom des Poets Of Rhythm, on faisait du funk au sens strict du terme et le label voulait qu’on ne fasse que ça. Nous on avait envie d’expérimenter des nouvelles choses avec des influences différentes, on a donc pris d’autres noms pour travailler sur d’autres projets. Maintenant qu’on a plusieurs noms et que chacun correspond à un style, on prend celui le plus adapté au genre de musique qu’on veut faire. C’est sur que ça créé une confusion puisque le public ne comprend pas toujours pourquoi on a toutes ces identités, mais nous ça donne plus de liberté pour pouvoir aller dans la direction qu’on souhaite. Si on avait tout sorti sous le nom des Poets Of Rhythm, ça aurait été tellement différent d’un album à l’autre qu’aucun label n’aurait su comment promotionner nos albums.
Les Poets c’est finalement une sorte de collectif avec plein de musiciens qui entrent et qui sortent, dans la configuration live on a toujours des nouveaux musiciens par exemple, et à chaque fois ça nous apporte de nouvelles influences. Notre saxophoniste a par exemple enregistré un album de jazz éthiopien. On ne raisonne jamais en se disant « il faut sortir un album sous ce nom » ou ce genre de choses. On se retrouve en studio, on joue, et les choses évoluent d’elles mêmes.
Propos recueillis le 09 mars 2010
Merci à Djouls de Superfly Records et La Rafinerie
En fait, quelques titres d’Earthology avaient été commencés au moment où on a enregistré In The Raw il y a neuf ans ! Cet album a été très long à réaliser, il aurait pu sortir il y a 3 ans mais on n’était pas satisfait de 2 titres donc on a préféré les mettre de côté pour en refaire des nouveaux. Finalement c’est sorti mais ça nous aura pris du temps !
On a fait plusieurs sessions en Allemagne et à New-York avec nos vieux potes de Daptone et de Soul Fire qu’on connait depuis l’enregistrement de notre 1er album, Gabe (Roth), Martin (Perna), Antibalas, on les connait tous depuis In The Raw que Gabe a enregistré et sur lequel il jouait de la basse. Aujourd’hui ils ont un studio donc c’est très facile pour nous, quand on va à NY d’aller jammer chez eux. Quand on y est allé, on avait des titres déjà écrits et on leur a demandé de faire quelques trucs dessus, d’autres ont été fait pendant des jams en studio et ceux qui trainaient dans les environs à ce moment là ont participé à l’album.
Il y a un titre avec Quantic également
Pour celui là, il se trouve que Quantic était à NY au même moment que nous. Il est passé jammer avec nous en studio, on a enregistré, et voilà.
Earthology est un album captivant mais très difficile à cerner, une sorte de « groove around the world »
Il n’y a jamais vraiment eu de concept dans la réalisation d’Earthology, c’est juste qu’au moment où on a fait les morceaux, on avait ce type d’influences. Des influences d’Asie, Europe, Amérique, Afrique. On s’est jamais dit dès le départ qu’on allait faire un album avec comme thème « le monde », ça s’est fait au fur et à mesure et c’est vraiment dans les 2 dernières années au moment où on bouclait le projet avec le label que c’est devenu « Earthology ». Avant d’en arriver là, on ne savait pas ce que ça allait être. On n’était plus préoccupé par nos expérimentations. Certains pourraient le qualifier de soul ou de funk, moi je dirai qu’il est jazz parce que c’est avec une approche jazz qu’on l’a fait : ouvert à toutes les influences, totalement libre dans l’expression, et plutôt expérimental. En fait moi-même je ne sais pas comment le qualifier.
C’est en tout cas un album très influencé par les musiques éthniques
On en écoute énormément, des trucs avec une approche très « naturelle » de la musique, sans aucun rapport avec le business ou quoi, juste des gens qui jouent pour des motivations tribales ou ce genre de choses. T’as actuellement des universitaires qui vont dans la jungle ou dans le désert juste pour enregistrer ce qu’il s’y passe. C’est une approche très naturelle de la musique qui n’a rien à voir avec ce qu’on pratique chez nous où c’est régi par le commerce. C’est pour la musique et rien d’autre.
La musique Ethiopienne a été une énorme source d’inspiration, ce son unique qui mélange à la fois une vibe arabe et rythmes africains ou afro-américains. Quand la musique Ethiopienne a connu un boum à la fin des années 90, c’est quelque chose qui nous a rafraichit les oreilles, on ne connaissait pas ce genre de sons avant. On a alors passé un temps fou à étudier et à composer dans ce style.
Vous n’avez pas été tentés d’aller enregistrer toutes ces influences directement dans leur pays d’origine ?
Ca aurait été mortel ! C’est d’ailleurs ce qu’on aimerait faire un jour, aller sur place et enregistrer des musiciens locaux, mais on a fait l’album avec un budget serré. On n’avait pas du tout les moyens de se déplacer et de payer des gens, c’est pour ça qu’Earthology s’est fait avec des gens de notre famille musicale, des gens qui sont dans nos proches, qui habitent près de chez nous, ou quand on est allé à NYC les Dap Kings et nos potes de Truth And Soul.
Safari Strut est un super morceau mais je suis frustré d’entendre le solo de guitare si loin dans le mix !
Tu veux que je te dise, le morceau original avait une mélodie différente et quand on l’a enregistré, la guitare que t’entends dans le fond jouait cette mélodie et le solo. Cette version était plus afro-psychédélique funk mais j’ai finalement eu une autre idée avec un esprit plus éthiopien. La guitare que t’entends dans le fond du mix est en fait un reste de la première version mais ça donne une bonne texture au morceau avec un son plus profond. Ce morceau c’est un peu « 2 titres en 1 ».
Poets Of Rhythm, Karl Hector & The Malcouns, Whitefield Brothers, comment veux-tu qu’on s’y retrouve !?
Sous le nom des Poets Of Rhythm, on faisait du funk au sens strict du terme et le label voulait qu’on ne fasse que ça. Nous on avait envie d’expérimenter des nouvelles choses avec des influences différentes, on a donc pris d’autres noms pour travailler sur d’autres projets. Maintenant qu’on a plusieurs noms et que chacun correspond à un style, on prend celui le plus adapté au genre de musique qu’on veut faire. C’est sur que ça créé une confusion puisque le public ne comprend pas toujours pourquoi on a toutes ces identités, mais nous ça donne plus de liberté pour pouvoir aller dans la direction qu’on souhaite. Si on avait tout sorti sous le nom des Poets Of Rhythm, ça aurait été tellement différent d’un album à l’autre qu’aucun label n’aurait su comment promotionner nos albums.
Les Poets c’est finalement une sorte de collectif avec plein de musiciens qui entrent et qui sortent, dans la configuration live on a toujours des nouveaux musiciens par exemple, et à chaque fois ça nous apporte de nouvelles influences. Notre saxophoniste a par exemple enregistré un album de jazz éthiopien. On ne raisonne jamais en se disant « il faut sortir un album sous ce nom » ou ce genre de choses. On se retrouve en studio, on joue, et les choses évoluent d’elles mêmes.
Propos recueillis le 09 mars 2010
Merci à Djouls de Superfly Records et La Rafinerie