WeGoFunk a mené l’enquête et a réussi à retrouver Sylvain Krief, l’homme derrière le pseudonyme Airto Fogo. Il a gentiment accepté de répondre à nos questions et de tordre le cou aux rumeurs.
Un peu de Fogo dans les oreilles !
Playlist : 1/ Right On Bird 2/ High Stakers 3/ Jungle Bird 4/ 1973 Carmen avenue 5/ Just Over |
Interview :
WeGoFunk : Airto Fogo, Sylvain Krief… je suis un peu perdu, un peu ému (émotion retranscrite, cette interview est réalisée par mail). Comment doit-on vous appeler ?
Sylvain Krief : Tout d’abord, merci de vous intéresser à mon disque. Je m’appelle Sylvain Krief. Appelez-moi Sylvain, ce sera plus simple !
WGF : On se tutoie ?
S.K. : Bien entendu.
WGF : Sylvain, on ne connaît de ta carrière que cette pépite funky réalisée sous le nom Airto Fogo, ainsi que quelques extraits d’un combo jazz latin que l’on peut trouver sur Youtube. Quel musicien es-tu ? Qu’aimes-tu jouer, écouter ?
S.K. : Depuis quelques années, je joue et j’écoute de la musique Jazz Latin. En fait, j’ai adapté la musique cubaine et la musique funky, une fusion vraiment extraordinaire à jouer ! Pour cela j’ai passé plusieurs mois à Cuba. J’y suis allé plus de 30 fois.
Sylvain Krief : Tout d’abord, merci de vous intéresser à mon disque. Je m’appelle Sylvain Krief. Appelez-moi Sylvain, ce sera plus simple !
WGF : On se tutoie ?
S.K. : Bien entendu.
WGF : Sylvain, on ne connaît de ta carrière que cette pépite funky réalisée sous le nom Airto Fogo, ainsi que quelques extraits d’un combo jazz latin que l’on peut trouver sur Youtube. Quel musicien es-tu ? Qu’aimes-tu jouer, écouter ?
S.K. : Depuis quelques années, je joue et j’écoute de la musique Jazz Latin. En fait, j’ai adapté la musique cubaine et la musique funky, une fusion vraiment extraordinaire à jouer ! Pour cela j’ai passé plusieurs mois à Cuba. J’y suis allé plus de 30 fois.
"Je jouais beaucoup de jazz et de musique brésilienne"
WGF : En 1976 tu enregistres l’album Airto Fogo. Ou en est ta carrière musicale à cette période ?
S.K. : À cette période, je jouais beaucoup de Jazz dans les clubs (Club saint-germain, Bilboquet, le Sabot de Bernard, etc.), de musique brésilienne et j’accompagnais des chanteurs et chanteuses tels que Nicole Croisille, Michel Fugain et le Big Bazar et bien d’autres que ma mémoire rejette, mais quotidien oblige. En fait je travaillais énormément. Michel Fugain m’a demandé d’écrire un morceau pour un ballet. De là sont nés "Jungle Bird" et "Black Soul" en 45 T qui ont été intégrés sur scène à l’album live de Fugain à l’Olympia. Le succès a été immédiat. J’ai alors décidé d’enregistrer l’album 33T. J’ai réunis les musiciens avec lesquels je jouais à ce moment et l’album est né.
WGF : Qui étaient les musiciens qui ont participé à ce disque ?
S.K. : Batterie : Sylvain Krief aka Airto Fogo / Basse : Gilles Papiri / Piano, claviers, synthésizer : Michel Coeuriot / Percussions : Jean Shulteiss / Trompette : Kako Bessot / Saxophone: ? / Trombone : Christian Guizien.
Arrangements des cuivres : Michel Coeuriot.
Ingénieur du son : Claude Hermelin.
Mastering : Claude Hermelin.
S.K. : À cette période, je jouais beaucoup de Jazz dans les clubs (Club saint-germain, Bilboquet, le Sabot de Bernard, etc.), de musique brésilienne et j’accompagnais des chanteurs et chanteuses tels que Nicole Croisille, Michel Fugain et le Big Bazar et bien d’autres que ma mémoire rejette, mais quotidien oblige. En fait je travaillais énormément. Michel Fugain m’a demandé d’écrire un morceau pour un ballet. De là sont nés "Jungle Bird" et "Black Soul" en 45 T qui ont été intégrés sur scène à l’album live de Fugain à l’Olympia. Le succès a été immédiat. J’ai alors décidé d’enregistrer l’album 33T. J’ai réunis les musiciens avec lesquels je jouais à ce moment et l’album est né.
WGF : Qui étaient les musiciens qui ont participé à ce disque ?
S.K. : Batterie : Sylvain Krief aka Airto Fogo / Basse : Gilles Papiri / Piano, claviers, synthésizer : Michel Coeuriot / Percussions : Jean Shulteiss / Trompette : Kako Bessot / Saxophone: ? / Trombone : Christian Guizien.
Arrangements des cuivres : Michel Coeuriot.
Ingénieur du son : Claude Hermelin.
Mastering : Claude Hermelin.
"il n’y a que 3 cuivres qui jouent, pourtant cela sonne comme s’il y en avait 8 ou 10"
WGF : Tous les arrangements de cuivres ont été écrits par Michel Coeuriot et il joue également tous les claviers de l’album. Parle-nous de son rôle dans l’élaboration du disque.
S.K. : Michel Coeuriot est un musicien exceptionnel avec qui j’avais le privilège de jouer régulièrement et je lui ai proposé d’écrire les arrangements de cuivres, ce qui a contribué grandement au succès de ce disque. Son immense talent d’arrangeur a permis à cet album d’être ce qu’il est et de passer à travers le temps aussi bien, et surtout, sans prendre de rides.
WGF : Quelles influences musicales t’ont amenées à réaliser cet album ?
S.K. : Earth Wind and Fire, Chicago, Blood Sweat and Tears, Herbie Hancok et bien d’autres !
WGF : Le disque a été enregistré au studio Davout qui a vu défiler un grand nombre de stars de la musique, tous styles confondus. Comment t’es-tu retrouvé dans ce prestigieux studio parisien ?
S.K. : Je jouais très souvent dans ce studio qui était "LE" studio à cette époque. Mais aussi, grâce à Yves Chamberland, le propriétaire, nous avons pu enregistrer en prenant tout notre temps. C’est la raison pour laquelle ce disque est si réussi.
WGF : En écoutant le disque, on a envie de croire que son enregistrement a été une partie de plaisir. Comment les sessions se sont-elles déroulées ?
S.K. : Ça a été une immense partie de plaisir. Nous avons enregistré les rythmiques d’abord et ensuite les cuivres que nous avons doublés avec un petit phasing. En fait il n’y a que 3 cuivres qui jouent, pourtant cela sonne comme s’il y en avait 8 ou 10.
S.K. : Michel Coeuriot est un musicien exceptionnel avec qui j’avais le privilège de jouer régulièrement et je lui ai proposé d’écrire les arrangements de cuivres, ce qui a contribué grandement au succès de ce disque. Son immense talent d’arrangeur a permis à cet album d’être ce qu’il est et de passer à travers le temps aussi bien, et surtout, sans prendre de rides.
WGF : Quelles influences musicales t’ont amenées à réaliser cet album ?
S.K. : Earth Wind and Fire, Chicago, Blood Sweat and Tears, Herbie Hancok et bien d’autres !
WGF : Le disque a été enregistré au studio Davout qui a vu défiler un grand nombre de stars de la musique, tous styles confondus. Comment t’es-tu retrouvé dans ce prestigieux studio parisien ?
S.K. : Je jouais très souvent dans ce studio qui était "LE" studio à cette époque. Mais aussi, grâce à Yves Chamberland, le propriétaire, nous avons pu enregistrer en prenant tout notre temps. C’est la raison pour laquelle ce disque est si réussi.
WGF : En écoutant le disque, on a envie de croire que son enregistrement a été une partie de plaisir. Comment les sessions se sont-elles déroulées ?
S.K. : Ça a été une immense partie de plaisir. Nous avons enregistré les rythmiques d’abord et ensuite les cuivres que nous avons doublés avec un petit phasing. En fait il n’y a que 3 cuivres qui jouent, pourtant cela sonne comme s’il y en avait 8 ou 10.
Airto Moreira + Botafogo = Airto Fogo
WGF : L’absence de crédits sur la pochette a grandement contribué à la genèse du mystère autour de cet album. Pourquoi avoir été si discret ? Etait-ce volontaire ?
S.K. : Non, mais nous avions enregistré cet album pour nous amuser et à ce moment, rien n’avait d’importance. Je regrette un peu, cela aurait éviter bien des plagias !
WGF : Pourquoi as-tu choisi le pseudonyme Airto Fogo ?
S.K. : j’étais alors un fan inconditionnel de la musique brésilienne, (J’étais d’ailleurs très connu comme batteur pour cette spécialité) et un vrai fan de Airto Moreira, un percussionniste brésilien. Je me suis présenté à la Sacem pour déposer le nom Airto Botafogo qui est un club de football brésilien. Malheureusement le nom était pris, alors j’ai enlevé Bota et Fogo est resté ! Les titres de cet album sont enregistrés à la Sacem à mon nom et à ceux des autres compositeurs.
WGF : Aujourd’hui le disque d’Airto Fogo est un mythe pour beaucoup de collectionneurs de 33 tours. Que penses-tu de cet engouement ? L’album a-t-il connu le succès au moment de sa sortie ?
S.K. : L’album a eu énormément de succès au Canada, il a même été numéro 1 à CHUM radio, mais assez peu en France. Puis petit à petit il est devenu ce que l’on sait. Étrangement je ne l’ai appris qu’il y a environ 4 ou 5 ans.
S.K. : Non, mais nous avions enregistré cet album pour nous amuser et à ce moment, rien n’avait d’importance. Je regrette un peu, cela aurait éviter bien des plagias !
WGF : Pourquoi as-tu choisi le pseudonyme Airto Fogo ?
S.K. : j’étais alors un fan inconditionnel de la musique brésilienne, (J’étais d’ailleurs très connu comme batteur pour cette spécialité) et un vrai fan de Airto Moreira, un percussionniste brésilien. Je me suis présenté à la Sacem pour déposer le nom Airto Botafogo qui est un club de football brésilien. Malheureusement le nom était pris, alors j’ai enlevé Bota et Fogo est resté ! Les titres de cet album sont enregistrés à la Sacem à mon nom et à ceux des autres compositeurs.
WGF : Aujourd’hui le disque d’Airto Fogo est un mythe pour beaucoup de collectionneurs de 33 tours. Que penses-tu de cet engouement ? L’album a-t-il connu le succès au moment de sa sortie ?
S.K. : L’album a eu énormément de succès au Canada, il a même été numéro 1 à CHUM radio, mais assez peu en France. Puis petit à petit il est devenu ce que l’on sait. Étrangement je ne l’ai appris qu’il y a environ 4 ou 5 ans.
"Je n’ai jamais reçu de royalties, ni de droits d’auteurs"
WGF : Nombre de rumeurs ont circulées au sujet de l’identité d’Airto Fogo. On l’a associé au musicien brésilien Walter Branco. On a même lu que Michel Fugain se cachait derrière le pseudonyme. Etais-tu au courant de ses rumeurs ? Comment as-tu vécu cela ?
S.K. : Je suis surpris de cela. Walter Branco n’a pas besoin de ce genre de publicité, je préfère penser qu’il s’agit de on-dit. Cela dit, je trouve cela lamentable. Il est si facile de se renseigner à la Sacem. Les titres sont enregistrés en mon nom ou au nom de ceux qui les ont écrits, ainsi que le nom de Airto Fogo. Certains journalistes brésiliens m’ont écrit pour me poser la question et je pense que maintenant tout est clair dans l’esprit des fans de musique funky !
WGF : Le disque a été réédité depuis sa sortie. As-tu été contacté pour chacune des rééditions ? Sont-elles toutes officielles ?
S.K. : Aucune réédition n’est officielle. Je n’ai jamais reçu de royalties, ni de droits d’auteurs, c’est tout de même invraisemblable ! "Jungle Bird" et "Black Soul" ont été intégrés dans l’album de Michel Fugain et le Big Bazar "LIVE 76", qui s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires. Cet album (Airto Fogo), s’est également vendu à des centaines de milliers d’exemplaires à travers la planète depuis 30 ans. Bizarre tout de même, car je n’ai jamais touché le moindre argent ! Mais je suis en train de m’en occuper et tous ceux qui ont participés à cet enregistrement seront, j’espère un jour, dédommagés.
WGF : Quels sont tes projets pour l’avenir ? Peut-t-on espérer entendre de nouvelles productions signées Airto Fogo ?
S.K. : Je suis en train d’écrire et de préparer la sortie d’un nouveau CD avec le son et le même esprit musical. (WGF : l’album Airto Fogo doit être réédité au Japon).
S.K. : Je suis surpris de cela. Walter Branco n’a pas besoin de ce genre de publicité, je préfère penser qu’il s’agit de on-dit. Cela dit, je trouve cela lamentable. Il est si facile de se renseigner à la Sacem. Les titres sont enregistrés en mon nom ou au nom de ceux qui les ont écrits, ainsi que le nom de Airto Fogo. Certains journalistes brésiliens m’ont écrit pour me poser la question et je pense que maintenant tout est clair dans l’esprit des fans de musique funky !
WGF : Le disque a été réédité depuis sa sortie. As-tu été contacté pour chacune des rééditions ? Sont-elles toutes officielles ?
S.K. : Aucune réédition n’est officielle. Je n’ai jamais reçu de royalties, ni de droits d’auteurs, c’est tout de même invraisemblable ! "Jungle Bird" et "Black Soul" ont été intégrés dans l’album de Michel Fugain et le Big Bazar "LIVE 76", qui s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires. Cet album (Airto Fogo), s’est également vendu à des centaines de milliers d’exemplaires à travers la planète depuis 30 ans. Bizarre tout de même, car je n’ai jamais touché le moindre argent ! Mais je suis en train de m’en occuper et tous ceux qui ont participés à cet enregistrement seront, j’espère un jour, dédommagés.
WGF : Quels sont tes projets pour l’avenir ? Peut-t-on espérer entendre de nouvelles productions signées Airto Fogo ?
S.K. : Je suis en train d’écrire et de préparer la sortie d’un nouveau CD avec le son et le même esprit musical. (WGF : l’album Airto Fogo doit être réédité au Japon).
Crédits album
Airto Fogo - 1976
A1 - Right On Bird
A2 - High Stakers
A3 - Tuesday In Jackson
A4 - Satine Dog
A5 - On Tip Toe
B1 - 1973 Carmne Avenue
B2 - Shadowy
B3 - So Be It
B4 - Just Over
Batterie : Sylvain Krief aka Airto Fogo
Basse : Gilles Papiri
Piano, claviers, synthesizer : Michel Coeuriot
Percussions : Jean Shulteiss
Trompette : Kako Bessot
Saxophone : ?
Trombone : Christian Guizien.
Arrangements des cuivres : Michel Coeuriot.
Ingénieur du son : Claude Hermelin.
Mastering : Claude Hermelin.
Enregistré au Studio Davout Paris 1976.
A1 - Right On Bird
A2 - High Stakers
A3 - Tuesday In Jackson
A4 - Satine Dog
A5 - On Tip Toe
B1 - 1973 Carmne Avenue
B2 - Shadowy
B3 - So Be It
B4 - Just Over
Batterie : Sylvain Krief aka Airto Fogo
Basse : Gilles Papiri
Piano, claviers, synthesizer : Michel Coeuriot
Percussions : Jean Shulteiss
Trompette : Kako Bessot
Saxophone : ?
Trombone : Christian Guizien.
Arrangements des cuivres : Michel Coeuriot.
Ingénieur du son : Claude Hermelin.
Mastering : Claude Hermelin.
Enregistré au Studio Davout Paris 1976.