I know you got soul
Né dans la Windy city ( Chicago ) en 1942, Curtis eut la chance d’avoir une mère poête dont il put s’inspirer et qui lui fit garder un profond respect pour la femme tout au long de sa carrière.
Très jeune il se mit à la guitare et joua dans son 1er groupe The Alphatones d’influence soul et gospel.
A l’âge de 15 ans Jerry Butler lui permit de rejoindre The Roosters qui devinrent très vite The Impression s. Ces derniers décrochèrent assez rapidement un petit hit « For your precious love » ( n° 11 des charts pop).
A la tête des Impressions Curtis commença à exprimer la fierté du peuple noir américain à pas feutrés, sans avoir l’air d’y toucher. Des titres aussi explicites que « Gypsy woman », « I’m so proud », « Mighty mighty », « People get ready » accompagnés de textes mesurés montrent que Curtis savait déjà canaliser son discours pour viser juste. Pas d’esbrouffe, juste ce qu’il faut… La classe quoi !
Les puristes vont hurler de me voir survoler les Impressions aussi vite, mais le Curtis que je préfère est celui qui va réussir une mue aussi discrète que brillante en 1970 avec l’album « Curtis ».
Très jeune il se mit à la guitare et joua dans son 1er groupe The Alphatones d’influence soul et gospel.
A l’âge de 15 ans Jerry Butler lui permit de rejoindre The Roosters qui devinrent très vite The Impression s. Ces derniers décrochèrent assez rapidement un petit hit « For your precious love » ( n° 11 des charts pop).
A la tête des Impressions Curtis commença à exprimer la fierté du peuple noir américain à pas feutrés, sans avoir l’air d’y toucher. Des titres aussi explicites que « Gypsy woman », « I’m so proud », « Mighty mighty », « People get ready » accompagnés de textes mesurés montrent que Curtis savait déjà canaliser son discours pour viser juste. Pas d’esbrouffe, juste ce qu’il faut… La classe quoi !
Les puristes vont hurler de me voir survoler les Impressions aussi vite, mais le Curtis que je préfère est celui qui va réussir une mue aussi discrète que brillante en 1970 avec l’album « Curtis ».
Exquises esquisses
Des bongos, une voix , presque une incantation, des mots fédérateurs « Sisters, niggers, whiteys… »... et PAN ! Une batterie, une wah-wah, les cuivres, la basse. La claque tout de suite « Don’t worry if there’s a hell below we’re all gonna go » 7’50 de pur bonheur.
Retrospectivement il est aisé d’affirmer que tout était déjà là, que Curtis avait dés 1970 tout assimilé. On pourrait disserter pendant de longues heures sur la meilleure chanson de Curtis, mais là tout de suite dés le 1er morceau en solo, Curtis se pose comme un grand, pas un outsider, un vrai grand.
On met tout de suite « The making of you » pour Prince en disque de chevet et on se réécoute 100 fois le break de « We the people who are darker than blue ».
Les heureux possesseurs de « Curtis » en vinyle se souviennent surement encore d’avoir retourné la galette en se demandant s’il pouvait encore y avoir quelquechose de plus fort derrière.
Et repan ! « Move on up ». Est-il besoin de présenter cette monster jam qui encore aujourd’hui fait le bonheur de tout funkster qui se respecte ?
Curtis fait fi de tous les standards radio avec des durées qui ne permettront que trop rarement l’écoute des œuvres dans leur intégralité ( « If there’s a hell » 7.50, « We the people » 6.04, « Move on up » 8.53 ) ce qui lui aura surement causé du tort.
Et pourtant entre la version album de « Move on up » et la radio edit d’une quelconque compile « Ultra ultimate best of the world funk in Monoprix », il y a un monde d’écart.
« Curtis » était une petite bombe en 1970 et devint n° 1 en 1971.
Surfant sur le succès immédiat de son 1er opus, Curtis le prolifique sortit un live dans la foulée, « Curtis live », album qui mélangeait des titres des Impressions et des morceaux de son 1er album. L’année suivante la sortie de « Roots » imposa un peu plus Curtis sur la scène musicale black de l’époque. Cet album de bonne facture n’a qu’un tort, celui de se situer juste avant « Superfly »
Retrospectivement il est aisé d’affirmer que tout était déjà là, que Curtis avait dés 1970 tout assimilé. On pourrait disserter pendant de longues heures sur la meilleure chanson de Curtis, mais là tout de suite dés le 1er morceau en solo, Curtis se pose comme un grand, pas un outsider, un vrai grand.
On met tout de suite « The making of you » pour Prince en disque de chevet et on se réécoute 100 fois le break de « We the people who are darker than blue ».
Les heureux possesseurs de « Curtis » en vinyle se souviennent surement encore d’avoir retourné la galette en se demandant s’il pouvait encore y avoir quelquechose de plus fort derrière.
Et repan ! « Move on up ». Est-il besoin de présenter cette monster jam qui encore aujourd’hui fait le bonheur de tout funkster qui se respecte ?
Curtis fait fi de tous les standards radio avec des durées qui ne permettront que trop rarement l’écoute des œuvres dans leur intégralité ( « If there’s a hell » 7.50, « We the people » 6.04, « Move on up » 8.53 ) ce qui lui aura surement causé du tort.
Et pourtant entre la version album de « Move on up » et la radio edit d’une quelconque compile « Ultra ultimate best of the world funk in Monoprix », il y a un monde d’écart.
« Curtis » était une petite bombe en 1970 et devint n° 1 en 1971.
Surfant sur le succès immédiat de son 1er opus, Curtis le prolifique sortit un live dans la foulée, « Curtis live », album qui mélangeait des titres des Impressions et des morceaux de son 1er album. L’année suivante la sortie de « Roots » imposa un peu plus Curtis sur la scène musicale black de l’époque. Cet album de bonne facture n’a qu’un tort, celui de se situer juste avant « Superfly »
A man of odd circumstance A victim of ghetto demands
Une banale histoire de drogue, un petit budget, une poignée d’acteurs black, un blaxploitation parmi tant d’autres ? Oui s’il n’y avait cette B.O d’anthologie.
Quelques chiffres qui ne sauraient refléter la qualité et l’importance de cet album : disque d’or l’année de sa sortie, n°1 dans les charts, 46 semaines de présence consécutives, plus d’1 million d’exemplaires vendus, 4 nominations aux Grammys et ……. 4 grammys obtenus.
Ce chef d’œuvre a malheureusement éclipsé la majeure partie de l’œuvre de Curtis ( qui se souvient encore des autres B.Os de Curtis « I’m gonna git you sucka » , « Short eyes », « Return of the superfly » ? ). Sans trop entrer dans le détail des chansons ( Mèj le fait très bien ), quelques considérations générales : « Little child running wild » avec son écrin bongos, hammond et Charley. Plus qu’à sertir une voix dessus, un magnifique falsetto digne de Marvin.
« Freddie’s dead » et sa basse éléphantesque, une « Junkie chase » shaftesque…..
Comment a-t’on pu se tromper aussi lourdement sur le message véhiculé par Curtis dans « Superfly », car c’est tout sauf un hymne au gangsta-rap d’aujourd’hui. Curtis était un humaniste et un grand narrateur social, jamais d’épate, juste des faits.
Il y a beaucoup de raisons toutes plus valables les unes que les autres pour élire « Superfly » comme LA B.O black du siècle. La mienne serait d’affirmer que c’était surement la 1ère fois que la musique et les textes allaient plus loin, beaucoup plus loin que les images. Non pas que Curtis ne suive pas la trame du film, bien au contraire, mais la vision désabusée et fataliste qu’il propose de son pusherman va bien au delà de ce qui nous est proposé à l’écran ou dans le scénario. En résumé je dirais que les thèmes du film sont respectés mais tous plus approfondis.
lire la chronique>>>
Quelques chiffres qui ne sauraient refléter la qualité et l’importance de cet album : disque d’or l’année de sa sortie, n°1 dans les charts, 46 semaines de présence consécutives, plus d’1 million d’exemplaires vendus, 4 nominations aux Grammys et ……. 4 grammys obtenus.
Ce chef d’œuvre a malheureusement éclipsé la majeure partie de l’œuvre de Curtis ( qui se souvient encore des autres B.Os de Curtis « I’m gonna git you sucka » , « Short eyes », « Return of the superfly » ? ). Sans trop entrer dans le détail des chansons ( Mèj le fait très bien ), quelques considérations générales : « Little child running wild » avec son écrin bongos, hammond et Charley. Plus qu’à sertir une voix dessus, un magnifique falsetto digne de Marvin.
« Freddie’s dead » et sa basse éléphantesque, une « Junkie chase » shaftesque…..
Comment a-t’on pu se tromper aussi lourdement sur le message véhiculé par Curtis dans « Superfly », car c’est tout sauf un hymne au gangsta-rap d’aujourd’hui. Curtis était un humaniste et un grand narrateur social, jamais d’épate, juste des faits.
Il y a beaucoup de raisons toutes plus valables les unes que les autres pour élire « Superfly » comme LA B.O black du siècle. La mienne serait d’affirmer que c’était surement la 1ère fois que la musique et les textes allaient plus loin, beaucoup plus loin que les images. Non pas que Curtis ne suive pas la trame du film, bien au contraire, mais la vision désabusée et fataliste qu’il propose de son pusherman va bien au delà de ce qui nous est proposé à l’écran ou dans le scénario. En résumé je dirais que les thèmes du film sont respectés mais tous plus approfondis.
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Ups and downs
Curtis eut du mal à retrouver l’état de grâce de « Superfly » et sa carrière d’un point de vue artistique s’en ressentit même si un album comme « There’s no place like America today » sorti en 1975 montre si besoin était que Curtis n’avait rien perdu de son génie avec des titres comme « Billy Jack » ou « When seasons change » ( encore un disque de chevet pour Prince).
« Short eyes » fut aussi un album passé inaperçu malgré le hit « Do do wap is strong in here » et il mériterait un regain d’attention.
Curtis eut aussi à surmonter le disco et même s’il s’en sortit relativement mieux que la plupart de ses contemporains surtout grâce à la qualité des arrangements ( violons…), il n’en ressortit rien de grandiose.
En fin de carrière, les hommages de la nouvelle génération ( Tone Loc, Ice T…) dans la B.O « The return of the superfly » à laquelle il participa lui fit à nouveau côtoyer brièvement les charts avant un dernier album en 1996 « New world order ».
Le sort avait déjà frappé en 1990 quand une rampe d’éclairage lui était tombée dessus à Brooklyn, le rendant tétraplégique avant qu’il ne soit amputé d’une jambe à cause du diabète.
La grande faucheuse n’avait plus qu’à se baisser ce qu’elle fit un 26 décembre 1999 en Georgie.
Curtis n’a eu qu’un tort toute sa vie, celui d’avoir été un homme et un artiste discret.
Son grand humanisme fit de lui un des plus émouvants chroniqueurs sociaux et je pense qu’en ce sens il rejoint le Marvin de « What’s goin’ on » ou le Stevie de « Innervisions », curieusement situés juste avant et juste après « Superfly ». Belle trilogie non ?
Véritable puit de poésie sociale, il inspira et inspire toujours blancs et blacks, mais le véritable tour de force de Curtis a été de remplacer la puissance dans le funk par l’émotion et la finesse.
Curtis a réussi à créer l’un des plus beaux écrins qui soient pour sa voix, donnant au funk des lettres de noblesse au sens strict du terme, les joyaux de la couronne en quelque sorte.
« Short eyes » fut aussi un album passé inaperçu malgré le hit « Do do wap is strong in here » et il mériterait un regain d’attention.
Curtis eut aussi à surmonter le disco et même s’il s’en sortit relativement mieux que la plupart de ses contemporains surtout grâce à la qualité des arrangements ( violons…), il n’en ressortit rien de grandiose.
En fin de carrière, les hommages de la nouvelle génération ( Tone Loc, Ice T…) dans la B.O « The return of the superfly » à laquelle il participa lui fit à nouveau côtoyer brièvement les charts avant un dernier album en 1996 « New world order ».
Le sort avait déjà frappé en 1990 quand une rampe d’éclairage lui était tombée dessus à Brooklyn, le rendant tétraplégique avant qu’il ne soit amputé d’une jambe à cause du diabète.
La grande faucheuse n’avait plus qu’à se baisser ce qu’elle fit un 26 décembre 1999 en Georgie.
Curtis n’a eu qu’un tort toute sa vie, celui d’avoir été un homme et un artiste discret.
Son grand humanisme fit de lui un des plus émouvants chroniqueurs sociaux et je pense qu’en ce sens il rejoint le Marvin de « What’s goin’ on » ou le Stevie de « Innervisions », curieusement situés juste avant et juste après « Superfly ». Belle trilogie non ?
Véritable puit de poésie sociale, il inspira et inspire toujours blancs et blacks, mais le véritable tour de force de Curtis a été de remplacer la puissance dans le funk par l’émotion et la finesse.
Curtis a réussi à créer l’un des plus beaux écrins qui soient pour sa voix, donnant au funk des lettres de noblesse au sens strict du terme, les joyaux de la couronne en quelque sorte.
En savoir plus :
Curtis Mayfield, musician--Entertainment Weekly
Photo : Ann States
Web : www.annstates.com/bw/bw07.html
Photo : Ann States
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