Une échappée strictement musicale a tenu Meshell Ndegeocello à distance de sa carrière de chanteuse pendant plus de deux ans. Animée par l’envie de se consacrer à son rôle de bassiste, elle crée une nouvelle formation qui l’amène a quitter sa place de band leader pour mettre son talent au service d’un groupe. De cette démarche avec le Spirit Music Jamia naît l’album Dance Of The Infidel, projet orienté jazz, sur lequel elle invite de nombreuses pointures (parmi lesquelles Jack Dejohnette, Don Byron, ou encore Oliver Lake). Meshell compose, produit, arrange, mais se refuse à donner de la voix. En effet, elle cède sa place à de talentueuses invitées pour interpréter ses textes (Cassandra Wilson, Lalah Hathaway ou la brésilienne Sabina). Elle met fin à cette « pause » cette année et nous revient avec un EP, une tournée et un album prévu pour février 2007.
Le nouvel EP, intitulé Article 3, nous informe sur l’orientation prise par Meshell. Les sonorités inédites, aux résonances rock et parfois drum n’bass rompent avec l’ambiance de ses albums solos antérieurs. Article 3 et The Sloganeer sont les plus révélateurs de cette nouvelle direction. On retrouve aussi des morceaux plus calmes, comme Shirk, dont la guitare acoustique laisse admirer son timbre si particulier ou Elliptical, en duo avec Sy Smith, qui reste fidèle à l’univers cosmique ébauché dans Comfort Woman. Cette production un peu courte (¼ d‘heure) révèle peu de certitudes quant à sa nouvelle orientation musicale.
Le nouvel EP, intitulé Article 3, nous informe sur l’orientation prise par Meshell. Les sonorités inédites, aux résonances rock et parfois drum n’bass rompent avec l’ambiance de ses albums solos antérieurs. Article 3 et The Sloganeer sont les plus révélateurs de cette nouvelle direction. On retrouve aussi des morceaux plus calmes, comme Shirk, dont la guitare acoustique laisse admirer son timbre si particulier ou Elliptical, en duo avec Sy Smith, qui reste fidèle à l’univers cosmique ébauché dans Comfort Woman. Cette production un peu courte (¼ d‘heure) révèle peu de certitudes quant à sa nouvelle orientation musicale.
Comfort Woman
Nous attendions donc avec impatience de la retrouver sur le devant de la scène ce 14 novembre à la Cigale, afin de partager ses nouvelles compositions. Pour les amateurs des précédents opus, une petite déception, puisque tous les titres hormis Ecclesiastes: Free My Heart, issu de l’album Peace Beyond Passion, étaient inédits.
Meshell s'ouvre ici à de nouvelles tendances et fait part d’une transition vers un genre devenant difficile à définir. Le style adopté dans Comfort Woman affleure toujours. La voix en retenue, presque murmurante ou énonçante laisse place à de nouvelles trouvailles instrumentales. L’ambiance calme et apaisante se transforme rapidement en énergie brute, bien loin de ce que l’on connaît d’elle habituellement. Les percussions très marquées contribuent largement à augmenter cette frénésie qu’elle n’avait que peu montré jusque là.
La performance du percussionniste Gilmar Gomez est d’ailleurs à souligner. D’agréables solos que le public a su apprécier, mais aussi un intermède de deux chansons aux couleurs brésiliennes lui ont permis de donner une autre teinte au concert. Ce passage en rupture avec le reste du live réaffirme néanmoins une volonté d’ouverture. Elle se retire et met en lumière les autres membres du groupe. Le batteur également très actif, a su insuffler un rythme effréné durant la totalité du show. On notera aussi l’apparition insolite de Vincent Segal du groupe Brumcello, venu jouer quelques notes au violoncelle électrique sur deux morceaux. Pour la première fois depuis longtemps, pas de cuivres (exit donc le talentueux Ron Blake), c’est une formation aux allures rock que Meshell nous a présentée, avec des touches électroniques apportées par Jason Lindner aux claviers.
Mais si elle fait la part belle au groupe, elle est davantage tournée vers le public que lors de ses précédents concerts plus intimistes. Elle nous a délecté de ses riffs de basse toujours aussi excellents, qui valent à eux seuls le déplacement.
Un morceau comme Article 3 expérimente les voies du trip-hop. Thandiswa Mazwai, qui l’accompagne, ponctue le titre ses cris aigus et illustre cette fusion des genres, augmentant la singularité de l’univers composé par Meshell. Sur The Sloganeer, l’atmosphère est plus sombre que d’ordinaire, la guitare saturée et la répétition lancinante du refrain « Kill yourself now » contribue à un effet chaotique.
Ce concert hétérogène, distinct des précédents, dévoile une musicienne en perpétuel mouvement, quittant son style de prédilection pour se mettre en danger. Peu d’artistes proposent aujourd’hui un travail toujours innovant, en constant devenir. Forte d’un catalogue conséquent Meshell peut se permettre d’expérimenter, et si elle laisse derrière elle une partie de ses admirateurs, elle en séduira de nouveaux. Avant de se prononcer sur ce qui semble être un tournant dans sa carrière, attendons la sortie du nouvel opus prévu pour février 2007. D’ici là, contentons-nous de cet Article 3, ainsi que du bootleg de son dernier concert enregistré à Zurich qui circule actuellement sur de nombreux sites.
Pour de plus amples informations, rendez-vous sur sa page Myspace contenant de nombreuses vidéos, ainsi que sur l’excellent site FreeMyHeart.
Meshell s'ouvre ici à de nouvelles tendances et fait part d’une transition vers un genre devenant difficile à définir. Le style adopté dans Comfort Woman affleure toujours. La voix en retenue, presque murmurante ou énonçante laisse place à de nouvelles trouvailles instrumentales. L’ambiance calme et apaisante se transforme rapidement en énergie brute, bien loin de ce que l’on connaît d’elle habituellement. Les percussions très marquées contribuent largement à augmenter cette frénésie qu’elle n’avait que peu montré jusque là.
La performance du percussionniste Gilmar Gomez est d’ailleurs à souligner. D’agréables solos que le public a su apprécier, mais aussi un intermède de deux chansons aux couleurs brésiliennes lui ont permis de donner une autre teinte au concert. Ce passage en rupture avec le reste du live réaffirme néanmoins une volonté d’ouverture. Elle se retire et met en lumière les autres membres du groupe. Le batteur également très actif, a su insuffler un rythme effréné durant la totalité du show. On notera aussi l’apparition insolite de Vincent Segal du groupe Brumcello, venu jouer quelques notes au violoncelle électrique sur deux morceaux. Pour la première fois depuis longtemps, pas de cuivres (exit donc le talentueux Ron Blake), c’est une formation aux allures rock que Meshell nous a présentée, avec des touches électroniques apportées par Jason Lindner aux claviers.
Mais si elle fait la part belle au groupe, elle est davantage tournée vers le public que lors de ses précédents concerts plus intimistes. Elle nous a délecté de ses riffs de basse toujours aussi excellents, qui valent à eux seuls le déplacement.
Un morceau comme Article 3 expérimente les voies du trip-hop. Thandiswa Mazwai, qui l’accompagne, ponctue le titre ses cris aigus et illustre cette fusion des genres, augmentant la singularité de l’univers composé par Meshell. Sur The Sloganeer, l’atmosphère est plus sombre que d’ordinaire, la guitare saturée et la répétition lancinante du refrain « Kill yourself now » contribue à un effet chaotique.
Ce concert hétérogène, distinct des précédents, dévoile une musicienne en perpétuel mouvement, quittant son style de prédilection pour se mettre en danger. Peu d’artistes proposent aujourd’hui un travail toujours innovant, en constant devenir. Forte d’un catalogue conséquent Meshell peut se permettre d’expérimenter, et si elle laisse derrière elle une partie de ses admirateurs, elle en séduira de nouveaux. Avant de se prononcer sur ce qui semble être un tournant dans sa carrière, attendons la sortie du nouvel opus prévu pour février 2007. D’ici là, contentons-nous de cet Article 3, ainsi que du bootleg de son dernier concert enregistré à Zurich qui circule actuellement sur de nombreux sites.
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LIENS
Meshell sur MySpace
Free My Heart Actus, infos, le site officiel
CHRONIQUES
The World Has Made Me The Man Of My Dreams (2007) +++ lire
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