Après son EP sorti en 2006, Meshell revient avec un nouvel album, The World Has Made Me The Man of My Dreams, fusion des titres réarrangés d’Article 3 et de morceaux inédits. Poursuivant l’expérimentation, elle fragmente son univers et frôle sans cesse les frontières. Dans la quête d’une perpétuelle évolution, elle marque nettement la transition amorcée depuis Confort Woman, mais laisse également place à ses inspirations premières, davantage perceptibles sur cet opus. Cet album hybride, difficile à catégoriser, joue du mélange des genres et inscrit sa diversité au sein même des morceaux.
Sur Haditha, ouverture prophétique, sa voix prise dans un jeu d’échos décrit un monde décadent et annonce des signes apocalyptiques. Une des visions évoquées, «musical instruments would be everywhere», semble gager de la démarche de l’album. Une volonté de saturer l’espace musical qui se prolonge sur le premier titre, The Sloganeer. Ses résonances drum n’bass et le refrain lancinant «Kill yourself now» soutenu par des chœurs dynamiques, s’amusent de la superposition des couches vocales. Cet appel au suicide, présenté comme une entrée directe vers le paradis, dénote une certaine ambiguïté. Des rafales de batterie ponctuent le morceau et le final achève de prouver le talent de ses collaborateurs.
Entourée d’une solide formation, avec des musiciens comme Pat Metheny, Brandon Ross ou Robert Glasper, Meshell favorise les échappées individuelles, laissant place à la créativité de chacun. A la fin de Virgo, le saxophone dialogue avec la basse de Meshell dans une improvisation jazzy, qui rappelle la prépondérance de l’espace musical dans son œuvre.
Evolution, titre aux influences multiples, illustre l’orientation d’un opus qui oscille entre divers styles. Plus en retenue, il favorise une ambiance intime et évoque les propositions de Confort Woman. Une basse omniprésente, des sonorités plus apaisées, et des tentations reggae comme sur Solomon, renouent avec des thèmes révélés sur ses albums précédents. Meshell y scande son texte à la façon d’un slam, autre art vocal dont elle a déjà dévoilé la maîtrise, pour transmettre un message à ses proches.
Shirk et Article 3 apportent une saveur inédite, grâce aux collaborations d’ Omou Sangare et Thandiswa Mazwai qui ouvrent des perspectives originales. La première apporte sa contribution sur Shirk, titre à la guitare, où la voix de Meshell chante avec mélancolie l’absence de l’être aimé. Une atmosphère qui rappelle par certains aspects ses débuts plus acoustiques. Une sérénité qui s’efface devant les velléités trip hop d’Article 3, où le chant litanique de Thandiswa Mazwai, soutenu par une batterie prépondérante, assure un tempo énergique. Meshell joue de la multiplication des effets et des contretemps sur ce morceau qui s’achève pourtant dans une certaine quiétude.
Ses textes aux préoccupations d’ordre spirituel questionnent le rapport de l’individu à son créateur et à l’Univers; suspensions et jeux de résonances se mettent au service de cette visée mystique. Meshell Johnson, titre éponyme donne la clef de son fonctionnement «I’m just a soul on the planet I’m tryin’ to do good, be good and feel good», malgré les paradoxes qu’il révèle également. Une voix plus grave, des guitares appuyées rappellent les fondations de Cookie The Anthropological Mixtape et se prolongent sur, Headlines et Relief (a stripper classic) morceaux plus conventionnels qui abandonnent progressivement les résonances expérimentales. Ce dernier reprend les questionnements dominants l’album, sa relation difficile à l’autre, et l’image d’un Dieu auprès de qui elle cherche l’apaisement de ses angoisses.
Cet album difficile à cerner, par les nombreuses bifurcations qu’il emprunte et par la multiplicité des formes qu’il adopte, est extrêmement dense. Une œuvre conceptuelle dont la cohérence se construit au fil des morceaux, qui s’imbriquent pour constituer une unité complexe. Une expérience déroutante, des enchevêtrements subtils qui surprennent mais qui sauront envoûter ceux qui s’imprégneront de cette création.
Sur Haditha, ouverture prophétique, sa voix prise dans un jeu d’échos décrit un monde décadent et annonce des signes apocalyptiques. Une des visions évoquées, «musical instruments would be everywhere», semble gager de la démarche de l’album. Une volonté de saturer l’espace musical qui se prolonge sur le premier titre, The Sloganeer. Ses résonances drum n’bass et le refrain lancinant «Kill yourself now» soutenu par des chœurs dynamiques, s’amusent de la superposition des couches vocales. Cet appel au suicide, présenté comme une entrée directe vers le paradis, dénote une certaine ambiguïté. Des rafales de batterie ponctuent le morceau et le final achève de prouver le talent de ses collaborateurs.
Entourée d’une solide formation, avec des musiciens comme Pat Metheny, Brandon Ross ou Robert Glasper, Meshell favorise les échappées individuelles, laissant place à la créativité de chacun. A la fin de Virgo, le saxophone dialogue avec la basse de Meshell dans une improvisation jazzy, qui rappelle la prépondérance de l’espace musical dans son œuvre.
Evolution, titre aux influences multiples, illustre l’orientation d’un opus qui oscille entre divers styles. Plus en retenue, il favorise une ambiance intime et évoque les propositions de Confort Woman. Une basse omniprésente, des sonorités plus apaisées, et des tentations reggae comme sur Solomon, renouent avec des thèmes révélés sur ses albums précédents. Meshell y scande son texte à la façon d’un slam, autre art vocal dont elle a déjà dévoilé la maîtrise, pour transmettre un message à ses proches.
Shirk et Article 3 apportent une saveur inédite, grâce aux collaborations d’ Omou Sangare et Thandiswa Mazwai qui ouvrent des perspectives originales. La première apporte sa contribution sur Shirk, titre à la guitare, où la voix de Meshell chante avec mélancolie l’absence de l’être aimé. Une atmosphère qui rappelle par certains aspects ses débuts plus acoustiques. Une sérénité qui s’efface devant les velléités trip hop d’Article 3, où le chant litanique de Thandiswa Mazwai, soutenu par une batterie prépondérante, assure un tempo énergique. Meshell joue de la multiplication des effets et des contretemps sur ce morceau qui s’achève pourtant dans une certaine quiétude.
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