Certains commentaire dans cet article méritent quelques réflèxions:
concernant le nouvel album de Kool and the Gang "Still Kool", la réponse de Robert "Kool" Bell me paraît admirable à tout point de vue: depuis quarante ans que ce groupe légendaire parcours la planète, avec toujours le même souci de qualité et respect du public, ils ne cédent pas à la mode du moment (souvent imposé par les majors) et ne passe pas sous le "rouleau compresseur" du R&B du moment (bien souvent insipide et aux sujets creux). Les Kool and the Gang font la musqiue qu'ils aiment. Beaucoup voudraient que le groupe recréé toujours les mêmes morceaux: "Jungle Boogie", "Ladies Night", "Hollywood Swinging", etc... Et, on lit toujours les sempiternelles commentaires, "Ah oui, le Kool and the Gang de la grande époque, avant leur période Pop, etc..." (Miles Davis disaient à ce sujet: "les critiques voudrait toujours que je joue comme à l'époque de "Kind of Blue" ou "Birth of the cool", etc... s'ils veulent entendre cette musique, mes disques sont là, ils peuvent les écouter..."). D'aucun voudraient aussi entendre les clones des morceaux qui ont bercé leur jeunesse, etc... Non, la musique est aussi affaire de création. Et, si Kool and the Gang a mis dix ans à sortir un nouvel album, c'est parce qu'ils ont su résister au dictat des maisons de disques qui ne pensent souvent que "plan marketing" (oui, oui, je sais la musique est aussi une industrie, mais il y a des limites...)
Pour être moi même musicien, il serait temps que certains journalistes ouvrent ou débouchent leurs oreilles et arrêtent d'avoir une écoute superficielle de la musique, en fonction de ce qui est "hype", tendance ou non et ne juge que sur une première écoute .Certains même recoivent les disques et ne daignent pas enlever le célophane, mais basent leurs commentaires sur d'autres. Raison pour laquelle, les avis sont souvent similaires d'un canard à l'autre. Et tout cela baigne souvent dans un consensus un peu mou.
Comparer le nouvel album "Still Kool" à un album des 3T relève tout simplement de l'ignorance. Quant à l'argument qui fait état que les cuivres ne sont pas présent sur l'album, je tiens juste à préciser au rédacteur de l'article ci dessus qu'il faut qu'il se débouche les oreilles. Les cuivres ne sont en effet pas mixer" en avant", mais une écoute "intelligente" et attentive permettra à cette personne de déceler la quasi permanence des cuivres (aux arrangements fabuleux et je pèse mes mots) notamment sur les titres "Bang, bang with the Gang" et "Dave" sur d'autres également (notamment sur "Give it up" où ils sont habillement mixés avec la ligne de synthé). Cet album, après une écoute respectueuse (du travail d'artistes légendaires, sincères, talentueux et honnêtes) révèle des trésors de finesse dans les arrangements : les vocaux sur "Dave", sans parler des lyrics, chargés de sens et de métaphores, donnent la chaire de poule, les arrangements de piano sur "Sorry" sont de la dentelle, on y entend également discrètement des tablas. "Bang, bang with the Gang" est une merveile aux accents rock/ jazz-rock. La ligne de basse sur "What's happening brother", la reprise de Marvin Gaye, est digne d'un James Jamerson. Robert "Kool" Bell est d'ailleurs cité comme une influence majeur par Marcus Miller himself. Mais il y a encore tant à dire sur cet album fabuleux, aux accents jazzy, parfois coltraniens. Notamment, sur la profondeur et l'universalité de certains thèmes abordés (ce que les critiques américains ont bien mieux perçu que nos chers journalistes. L'album à reçu, là bas, un excellent accueil).
Et oui, Kool and the Gang est bien plus qu'un simple groupe déstiné à faire danser les foules. James Brown les admiraient. Certains des membres jouent par ailleurs dans des orchestres de jazz, notamment le génial Michaël Ray (avec le Sun Ra orchestra) et Clifford Adams (Wynton Marsalis le cite comme un tromboniste important pour le patrimoine de la musique noir américaine!!!!). Aucun autres groupes n'a réussi à mieux synthétiser qu'eux jazz, blues, soul, funk,et pop avec un son si particulier, si unique qu'il atteind toute sa plénitude sur scène. Là est le secret de leur longévité: l'authenticité, le talent et le supplément d'âme.